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Bientôt un régulateur de vitesse intelligent obligatoire en Europe

Dès le mois de juillet prochain, tous les nouveaux modèles européens devront s’équiper d’un nouveau système de régulation de vitesse baptisé ISA. Une « aide » qui forcera les automobilistes à respecter les limitations. Explications.
Bientôt un régulateur de vitesse intelligent obligatoire en Europe
Par le 23/11/2021

C’est une nouvelle annonce qui ne devrait certainement pas ravir les automobilistes français et européens, un nouveau système va débarquer en 2022 qui rendra impossible les excès de vitesse. Oui, vous avez bien compris, un limiteur de vitesse intelligent va faire son apparition sur les nouveaux modèles européens à partir du mois de juillet prochain, dans le but « d’aider » les usagers de la route à respecter les limitations de vitesse. Vraie ambition ou simple tour de vis supplémentaire ? En tout cas, il est difficile d'imaginer que cette annonce va plaire aux automobilistes. Après la volonté de rouler en tout électrique dans les années à venir, la flambée des prix des carburants, le choix du constructeur français Renault de brider ses prochains modèles à 180 km/h, l'arrivée de la boîte noire et maintenant l’introduction de l’ISA (Intelligent Speed Assistance), on peut réellement se demander quelle direction et quelle tournure est en train de prendre le secteur de l’automobile, qui est attaqué de toute part.

Intelligent Speed Assistance… pour contrôler à chaque instant votre vitesse

L'ISA débarque en juillet prochain sur les nouveaux modèles

Baptisé ISA, pour "Intelligent Speed Assistance", ce système a pour but de faire respecter les limitations de vitesse. Ce dispositif arrivera en Europe dès le mois de juillet 2022 sur les nouveaux modèles et sera ajouté sur chaque véhicule en 2024. Seuls les modèles déjà en circulation ne seront pas « impactés » ou équipés, selon votre point de vue, de ce système.

Que ça ne plaise ou non, encore une fois il faudra se plier à la règle, qui vient s’ajouter aux nombreuses déjà en vigueur, comme notamment l'arrivée du premier radar autonome inauguré en Côte-d'Or. À noter toutefois que la cour des comptes s'interroge sur l'efficacité de ces radars sur la sécurité routière. Mais comment se dispositif va fonctionner et surtout comment va-t’il réussir à empêcher les dépassements de limite de vitesse ?

Tout d’abord, les nouvelles aides à la conduite comme la reconnaissance des panneaux de signalisation vont aider le dispositif à connaître la vitesse réglementée sur le tronçon en question. Mais ce système va encore plus loin et devrait utiliser la position via GPS afin d’extraire la vitesse maximale autorisée que ce soit en ville ou hors agglomération.

Une fois cette vitesse confirmée, le dispositif va la comparer en temps réel avec celle du véhicule encore, pour le moment, conduit par un humain, automobiliste, mais ça pour combien de temps… Si cette limite est dépassée, dans un premier temps un simple système d’alerte apparaîtra, tel un voyant et une tonalité similaire à celle de l’assistance du maintien dans la voie, par exemple.

Mais là où la tâche se complique arrive ensuite. Il se pourrait que ce système vous force à abaisser votre vitesse dans le cas où l'automobiliste ne ralentit pas après le système d’alerte. Pour faire plus simple, l’ISA pourrait agir de lui-même. Ainsi, la pédale d’accélérateur pourrait progressivement se durcir, au point où le conducteur ne puisse plus continuer d’accélérer et donc le forcer à ralentir. Autre possibilité, le dispositif pourrait être capable de « limiter l’allure à une vitesse stable en réduisant le couple à la transmission et la puissance de propulsion ».

Une « aide » qui pourra être désactivée au démarrage

Le texte de loi précise que l’automobiliste pourra être en mesure de désactiver cette aide au démarrage de son véhicule. Ce dernier sera également suspendu si le conducteur persiste à accélérer davantage, notamment lors de dépassement. Enfin, l’ISA cessera de fonctionner lorsque le conducteur relâchera l’accélérateur, ou lorsque le freinage d’urgence est activé.

Vous l’aurez compris, ce système est encore flou. Impossible de dépasser les limitations mais possibilité de suspendre l’aide ou carrément de la désactiver… beaucoup d’interrogations subsistent à ce sujet.

Néanmoins une chose est sûre, cette annonce ne va pas ravir de nombreux automobilistes et certaines associations comme 40 millions d’automobilistes. Pour d’autres, il s’agit d’une mesure intéressante qui pourrait permettre d’avoir un impact sur la sécurité routière. Pour rappel, selon la sécurité routière, la vitesse serait le premier facteur d’accident mortel en France, devant l’alcool, avec 1 décès sur 3. Des chiffres cependant contestables et contestés. Il faudra patienter quelques années pour entrevoir les premières retombées de ce nouveau tour de vis.


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