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Bientôt plus de véhicules dans les grands centres-villes ?

C’est l’une des questions incontournables de ces dernières années, la voiture a-t-elle encore un avenir dans les centres-villes ? Avec de nouvelles mesures visant à réduire la pollution, le véhicule est plus que jamais poussé vers la sortie. Enquête.
Bientôt plus de véhicules dans les grands centres-villes ?
Par le 24/11/2021

ZFE, bonus, malus, 30 km/qui se généralisent, électrification, hausse du carburant, piétonisation des centres-villes, ralentisseurs qui s'enchaînent,… Tous ces termes se rejoignent sur un fait, la volonté de réduire la pollution dans les grandes villes en France, mais aussi partout en Europe. Aujourd'hui, il est donc important de bien choisir son véhicule pour pouvoir continuer de rouler dans les grandes villes.

C’est l’un des enjeux importants du projet de loi Climat, portant sur la lutte contre le dérèglement climatique. Pour y parvenir, le gouvernement emploie les grands moyens et instaure de nouvelles mesures forçant cette transition à s’effectuer le plus rapidement possible. L’objectif est simple, la fin de la commercialisation des voitures neuves thermiques, y compris hybrides, d’ici 2035. Suite à cette annonce, Renault a indiqué début 2022 vouloir arrêter les véhicules à moteur thermique dès 2030.

Pour Paris, l’idée va plus loin avec l’ambition de réduire la pollution d’au moins 40 % dès 2024, date des Jeux Olympiques. Mais alors quelles sont ces mesures ? Quelles seront les alternatives pour permettre aux Français de se déplacer ? Nous avons enquêté sur le sujet pour répondre à ces questions.

L’extension des ZFE (Zones à Faibles Émissions) avec des sanctions pour les contrevenants

10 ZFE en 2021, 45 en 2024

Depuis l’été 2019, Paris a interdit, dans son agglomération, la circulation des véhicules diesel de plus de 13 ans. Cette annonce n’était que le début d’un long épisode, baptisé ZFE, pour Zones à Faibles Émissions, qui va se poursuivre au moins jusqu’à 2030. Ce terme ne vous dit rien ? Et si nous vous parlons de vignette Crit’Air, les idées vont s’éclaircir. Classées de 0 à 5, ces vignettes apposées sur votre pare-brise sont en quelque sorte votre « laissez passer » pour accéder dans les grandes villes. Attention toutefois car selon votre degré de vignette, il se pourrait que vous n’ayez plus le droit de circuler en centre-ville dans les prochains mois, ou alors, cela est peut-être même déjà le cas…

Actuellement, en 2021, la France compte 10 ZFE, comme Grenoble, la Métropole du Grand-Paris et du Grand Lyon par exemple. Mais d’ici 2024, c’est pas moins de 35 autres nouvelles ZFE qui viendront s’ajouter, passant le total à 45. En bref, dans moins de 3 ans maintenant, 45 agglomérations pourront refuser l’accès à différentes classes de véhicules thermiques.

Dans la capitale, ce sont tous les véhicules Crit’Air 4 et 5 qui ont l’interdiction de circuler (en semaine de 8h à 20h). Et même si, fin juin, le Sénat a voté un « allègement » des restrictions concernant le projet de loi ZFE, il semble inévitable de dire que le véhicule thermique n’aura bientôt plus sa place dans les grandes villes.

Afin de faire respecter cette loi, des sanctions sont évidemment prévues pour dissuader les propriétaires de voitures jugées trop polluantes de rouler malgré les restrictions dans ces zones. Ainsi, une amende forfaitaire de 68 euros pour les voitures et deux-roues, et de 135 euros pour les poids-lourds, bus et autocars est infligée.

Avec la « journée sans voiture », Paris teste déjà l’avenir

La 7e édition de la journée sans voiture dans Paris

En France, Paris et Anne Hidalgo ne perdent pas de temps et affichent clairement leur volonté. Profitant de la crise de Covid-19 pour piétonniser une bonne partie des rues de la capitale, abaissant la limitation de vitesse à 30 km/h dans toute la ville, utilisant les caméras de la ville pour vidéo verbaliser, et instaurant des « journées sans voiture » dans la capitale, tout est mis en oeuvre pour rejeter les véhicules et obliger les automobilistes à trouver de nouvelles solutions de transport.

Le 19 septembre dernier s’effectuait la 7e édition de la « Journée sans voiture ». L’occasion pour les Parisiens de se balader dans les rues de la capitale sans croiser de véhicules, de 11 h à 18 h. Seuls les moyens non polluants étaient acceptés : marche à pied, vélo, trottinette, rollers, skateboard, ainsi que quelques transports en commun, taxis et VTC.

Si, pour certains, cette journée est une bonne idée (aucun bruit de moteurs, de klaxons, et pas d’odeurs), pour d’autres, elle ne sert pas à grand-chose, du moins tant qu’aucune vraie solution de remplacement ne sera proposée. Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer une vie sans véhicule, partie intégrante de nos vies.

En cas de non respect, les contrevenants s’exposaient à une contravention de 4e classe, à savoir une amende de 135 euros.

Nous sommes allés à la rencontre des Parisiens, qui nous expliquent leur point de vue sur le sujet. Retrouvez le reportage dédié à « l’avenir des voitures dans Paris et dans les grandes villes » :

Mais alors, quelles sont les futures solutions de transport ?

L'avenir de la voiture se trouve en tout électrique

Inéluctablement, malgré ses inconvénients la voiture a encore un avenir si elle se trouve en tout électrique. Le marché automobile est clairement en transition depuis quelques années avec une part de marché du véhicule électrique qui progresse, à l’inverse de celle du véhicule thermique, notamment le diesel dont l'offre diminue chez tous les constructeurs entrainant une baisse du bénéfice chez les leaders du secteur.

Or, le 100 % électrique est toujours en phase de développement avec plusieurs interrogations subsistantes : l’autonomie, la recharge, le prix. Si Dacia propose le véhicule électrique le moins cher du marché, avec Spring, il n’offre cependant que 44 petits chevaux et à peine 230 km d’autonomie. Impossible de parcourir de longues distances et de partir en vacances avec ce genre de véhicule.  Question recharge, le nombre de prise  sera rapidement insuffisant, même si des solutions mobiles se développent.

Alors aujourd’hui, oui le véhicule électrique à sa place, mais uniquement en centre-ville. Faut-il pour autant priver le reste du parc automobile de circuler dans ses agglomérations ? La question est tout autre et ouvre un débat avec plusieurs thématiques. Financièrement, peu de ménages ont les revenus nécessaires pour s’offrir un véhicule électrique, avoisinant en moyenne les 30 000 euros, et cela pour une citadine, même s'il existe différentes solutions pour pouvoir acheter son véhicule. Dans le même temps, l’État diminue progressivement les aides quant à l’achat d’un véhicule propre, alors qu’à l’inverse, les constructeurs augmentent leurs tarifs…. Une contradiction à en perdre la tête et qui n’a pas fini de perdurer dans le temps. 

En chiffre, d’ici 2030, c’est plus de la moitié du parc automobile actuel roulant qui serait poussé vers la sortie, soit un peu plus de 21 millions de véhicules. Une part importante qu’il faudrait remplacer par du tout électrique, et donc avec toute une infrastructure à côté. Un projet plus que ambitieux et certainement impossible quand on sait qu’actuellement, la France ne compte que 43 700 bornes de recharges.

Alors si la voiture, du moins thermique, n’a semble-t-‘il pas d’avenir dans les grandes villes, elle a au moins encore quelques années devant elle avant d’être totalement remplacée. Cette année, Renault a notamment réintroduit la motorisation diesel sur certains de ses modèles. Le nombre impressionnant de véhicules concernés par les ZFE sera difficile à supprimer en si peu de temps.
 


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