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Les PV rapportent gros...

La cours des comptes a révélé dans un rapport publié mercredi que les PV « routiers » ont rapporté près de 1 978,2 millions d’euros l’année dernière, dont un peu plus de la moitié provient des radars automatiques.
Les PV rapportent gros...
Par le 25/05/2018

Pour l’état, il s’agit d’une hausse –bienvenue- de 10% comparé à l’année précédente. Pourtant, l’objectif officiel est loin d’être atteint puisque dans le même temps, la mortalité sur les routes serait en baisse de seulement 1,2%, même s’il faut encore relativiser ce chiffre car les résultats restent provisoires. Dans le même temps, le nombre de blessés qui sont passés par la case hospitalisation est en légère hausse de 1.8%...

L'instauration de nouveaux radars et la volonté de ne plus les signaler posent questions. L'État souhaite-t-il réellement les utiliser pour limiter le nombre de morts sur les routes ou pour remplir ses caisses ? Difficile à déterminer car le nombre de morts sur la route a tout de même extrêmement chuté si l'on fait un bond en arrière d'une bonne vingtaine d'année. Évidemment, la sécurité sur les nouveaux modèles n'y est pas pour rien non plus. 

La cours des comptes dénonce l’utilisation qui est faite des recettes

Bien que les différents impôts permettent déjà –en théorie- d’œuvrer pour les routes, et donc pour la sécurité qui y règne, les radars ont été vendus comme une solution pour améliorer la sécurité, en terme de dispositif, mais aussi en terme de financement puisque les rentrées fiscales devaient servir à améliorer les infrastructures notamment.

Bizarrement, on en est loin puisque nul ne peut ignorer que l’état du réseau routier se dégrade, la faute à une baisse des subventions, alors même que les rentrées dues aux radars sont en constantes hausses. Les départementales mais aussi les grandes routes nationales sont dans de piteux états. Chaque jour, des milliers de véhicules et surout des poids-lourds arpentent ces routes. 

La Cours des Comptes critique fortement l’usage qui est fait des PV en indiquant que 439 millions permettent de contribuer au désendettement de l’Etat (noble cause par ailleurs) et 45 millions vont au budget général de l’Etat, tandis que 405,5 millions d’euros sont allés à l’agence de financement des transports de France (AFITF), une énième agence dont la France a le secret.

Rappelons que ces presque 2 milliards d'euros sont en grande partie le résultat des petits excès de vitesse c'est à dire moins de 20 km/h, ce dont la France a le secret puisqu'aucun autre pays de l'Europe n'est autant sévère. Pire au niveau mondial, rare sont les candidats à une telle répression.

"90 à 95% des excès de vitesse sont des excès de 0 à 20 km/h". Pierre Chasseray,  délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes"

La France : pays le plus sévère en Europe et dans le monde 

En France, un tel "délit" est puni par une amende forfaitaire de 68 € et 1 point sur le permis. Et dans les zones à 50 km/h et même pire, les zones à 30 qui se reproduisent comme des lapins, l'amende forfaitaire passe à 135 €.

Aux dernières nouvelles, seule l'Australie (78€, et 1 point) et la Nouvelle-Zélande (20€ et -leur système de points diffère du notre- presque l'équivalent d'1 point) réprimande ce type d'excès.

La France est donc bien la championne du monde dans ce domaine alors qu'en termes de sécurité dite routière, elle est seulement la 13ème nation d'Europe (selon un classement paru en 2017), dans la moyenne européenne. On retrouve devant la France notamment l'Allemagne dont la vitesse n'est pas limitée sur certaines autoroute... Et la mortalité n'y est pas pour autant plus importante. 

On ne peut pas être champion partout...

 

 


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