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Nissan pénalise Renault à hauteur de -123 millions

Une fois de plus, les difficultés rencontrées par Nissan, l’allié nippon du constructeur français dont Renault est l’actionnaire majoritaire, continuent d’impacter la situation financière du groupe.
Nissan pénalise  Renault à hauteur de -123 millions
Par le 11/02/2021

Ainsi, mardi 9 février, Nissan a dévoilé ses résultats financiers au titre du 4ème trimestre 2020 correspondant en réalité au 3ème trimestre de l'exercice en cours 2020-2021, Nissan étant sur un exercice décalé, soit du 1er octobre 2020 au 31 décembre 2020.

Pas de surprise puisque Nissan avait prévenu que cet exercice serait de nouveau déficitaire. Mais petite lueur d’espoir dans un ciel assez sombre, les pertes estimées initialement à  4,85 milliards ont été revues à 4,2 milliards d’euros, soit l’équivalent du bénéfice de Renault il y a 3 ans.

En tant qu’actionnaire majoritaire (plus de 40% des parts), ces résultats ont bien sûr un impact sur ceux de Renault. Ainsi, après retraitements divers, Nissan participe à une contribution négative de 123 millions d’euros qui vient impacter directement la performance de Renault.

Mitsubishi également dans le rouge

L’autre allié de Renault et Nissan, Mitsubishi qui a rejoint l’Alliance en 2016 suite à son rachat partiel par Nissan qui était alors dirigé par Carlos Ghosn, réfugié au Liban et qui a récemment accordé une interview choc, ne fait guère mieux, à son échelle. Le “petit” constructeur japonais a en effet annoncé quant à lui une perte estimée de 2,6 milliards d’euros sur l'exercice 2020-2021.

Un retour à  l’équilibre dès 2022 pour Nissan

Si les pertes de cette année seront colossales pour Nissan, en revanche, le constructeur nippon devrait retrouver l’équilibre dès le prochain exercice selon ses propres prévisions. C’est en tout cas ce qu’à annoncé son directeur général Makoto Uchida.

Une crise COVID et une forte baisse des ventes

Déjà en difficulté ces dernières années, la crise COVID a bien sûr encore accentué les difficultés des deux constructeurs japonais et de Renault. Tout le secteur automobile a ainsi été très marqué l’année dernière, avec une baisse énorme du marché automobile. Comme les autres, Renault, Nissan et Mitsubishi n’ont pas été épargnés, avec respectivement -21,3% (pour 2,9 millions d’unités immatriculées), -22% (4 millions d’unités) et -33% (820 000 unités) tandis que d’autres ont mieux résisté, avec notamment Toyota (-11%) et le groupe Volkswagen (-15%) ce qui leur a d’ailleurs permis de reprendre la première place mondiale face à l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. 

De mauvais résultats également attendus chez Renault

Au sein du groupe Renault, les résultats financiers au titre de l’exercice 2020 seront prochainement publiés. Le Président Jean-Dominique Senard et la numéro 2 Clotilde Delbos, ancienne candidate au poste de Directeur Général, ne s’en sont pas cachés: Il se seront “très mauvais” tandis que le 1er trimestre 2021 devrait être à peine meilleur.

Le plan de restructuration du groupe, constitué notamment de 15 000 suppressions de postes dans le monde ne peut pas encore porter ses fruits. Mais le nouveau Directeur Général Luca de Meo a tout de même fixé un objectif de 3% de marge opérationnel,  ce qui reste peu face aux derniers résultats positifs de Renault (près de 6%), mais devrait permettre de remettre le groupe sur de bons rails, en attendant que le nouveau plan produit “Renaulution” porte également ses fruits, ce qui ne sera pas forcément visible avant 2 ou 3 ans.

De Meo, Directeur Général de Renault

En attendant, Renault doit donc faire le dos rond, laisser passer la crise du mieux possible et surtout, espérer que la situation actuelle face au Covid ne vienne pas plomber davantage une situation déjà très compliquée.


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