4 CV (1947 - 1961)

Dans cette période post seconde guerre mondiale, parmi les nouveautés, la plus étonnante, et celle qui attire le plus la foule, est bien sur la petite (3,66 m) miraculée après une période de gestation des plus compliquées, la 4 CV.
Une conception dans le plus grand secret: le projet 106
Sa naissance a pourtant été bien compliquée, pour le comprendre, nous devons revenir en arrière de quelques années.
En juin 1940, alors que Louis Renault est en mission aux États-Unis et que la France est occupée, les usines Renault sont placées sous le commandement allemand. Tous les projets en cours sont gelés, mais comme souvent, quelques ingénieurs décident malgré tout de continuer à travailler dans l'ombre, contre les ordres de l'ennemi, avec comme objectif de concevoir une petite voiture économique une fois la guerre finie. Le projet 106 vient de naître.
De retour des Etats-Unis, le seigneur de Billancourt comme certains l’appellent, Louis Renault, est gentiment évincé de l'entreprise sur ordre du gouvernement de Vichy. Louis Renault est malade, peine à communiquer et à se faire comprendre.
Il délaisse la direction générale et se consacre désormais à ce qu'il a toujours aimé, créer. Depuis le début de la guerre, il a été impressionné par la KDF, une petite voiture allemande simple et économique, qu'il a pu découvrir au Salon automobile de Berlin en février 1939. Une visite qui lui sera d'ailleurs reprochée, et qui pèsera lourd dans la balance lors de son incarcération à la fin de la guerre.
C'est alors que le 20 mai 1940, Louis Renault surprend une équipe d'ingénieurs talentueux (Fernand Picard, Charles-Edmond Serre, Amise,...) qui étudie la maquette du projet 106. Louis Renault enthousiaste demande aux ingénieurs de continuer leur travail malgré l'interdiction du commandement allemand.
A noter que Fernand Picard, l'un des ingénieurs du projet, indique dans son livre que Louis Renault aurait été contre ce projet, arguant que la commercialisation de la 4CV serait essentiellement le fruit de sa ténacité. "Louis Renault n'aimait pas les petites voitures, il n'y croyait pas" dit-il. Pourtant, il est avéré que Louis Renault voulait proposer une concurrence à la KDF allemande. Vrai, ou faux, difficile à dire.
Louis Renault demande alors que 3 moteurs soient fabriqués. Les plans sont cachés près d'Herqueville, tandis qu'un bureau d'étude est installé près de chez lui.
Le premier prototype, tout en aluminium, et avec seulement deux portes né en janvier 1943. Il dispose déjà de l'architecture de la future 4CV, à savoir un moteur placé à l'arrière. En mars 1942, l'usine est bombardée par les alliés. Le bilan humain est lourd: 391 morts, dont 7 chez Renault. Mais l'usine n'est touché qu'à 10%, et le projet 106 n'est pas touché.
Pour sécuriser le projet, les bureaux d'études sont déplacés dans un lieu sûr, avenue Foch, juste à côté de... la Gestapo. Renault étudie ainsi un projet non autorisé à quelques mètres seulement des nazis.
Le second prototype est construit l'année suivante au printemps 1944. Le design très brouillon et ingrat du premier prototype s'affine, mais il conserve ses deux portes. Louis Renault n'aura malheureusement pas le loisir de voir le projet avancer d'avantage puisqu'il sera arrêté et jeté en prison à la libération, avant d'y mourir sans jugement.
Pierre Lefaucheux valide le projet
Son successeur, au sein ce que l'on appelle désormais la Régie Renault suite à la nationalisation du constructeur, Pierre Lefaucheux, est très enthousiaste par ce projet. Il souhaite malgré tout apporter des modifications, comme l'ajout de deux portes pour faciliter la vie des familles. Un troisième prototype, très proche de la version finale, permet au nouveau PDG de valider définitivement le projet.
Pourtant, Pierre Lefaucheux va devoir batailler ferme pour que ce projet devienne réalité. En haut lieu, on décide d'organiser la reprise économique et de distribuer les rôles. Chaque constructeur doit se concentrer sur une production donnée: Panhard et Simca s'unissent pour faire une 6CV, Peugeot s'occupe des modèles de 6 à 8 CV, et Citroën ceux de 10 à 12 CV. Pour Renault, pas de voitures. On souhaite le lier à Berliet pour produire des utilitaires et camions.
Convaincu par son projet de 4CV, Pierre Lefaucheux va parvenir à convaincre le bien fondé de la petite puce que les ingénieurs ont développé dans le plus grand secret. La 4CV est sauvée.
Seulement, les matières premières manquent, et lancer la production va s'avérer compliqué. Il faudra faire avec les moyens du bord. Mais Renault doit faire vite car le constructeur veut absolument être là pour le retour du Salon Automobile, après 8 ans d'absence, afin de montrer que le constructeur n'est pas mort.
La 4CV entre en scène
C'est au 33ème salon de l'Automobile de Paris au Grand Palais, le 3 octobre 1946, que la 4CV est officiellement présentée. Revêtues d'une robe jaune sable -la seule couleur disponible- et de jantes laquées d'un rouge vif la "quatre pattes" en "jette" et étonne. Motorisée par un petit 4 cylindres de 760 cm3 à soupapes en tête de 17 ch SAE placé en porte à faux arrière, elle se veut économique et simple tant dans sa présentation que dans sa conception. Aucune révolution technique n'est à attendre.
La boîte de vitesse est dotée de 3 rapports, avec la 1ère non synchronisée, tandis que les freins avant et arrière, sont à tambour, ce qui lui procure tout de même un très bon freinage. Seule sa tenue de route lors des premières années sera jugée perfectible. Légère avec ses 560 kg, elle peut atteindre la vitesse maximale de 110 km/h.
Preuve de son extrême simplicité, ses vitres arrières sont fixes. Les flèches de signalisation extérieures des prototypes sont malgré tout remplacées par des clignotants du type Jockey, même si sur les premiers modèles de la série, ils ne seront pas conservés.
Le temps est au rationnement, et ne se prête pas aux raffinements. Qu'importe alors son côté sommaire, son confort limité avec son équipement sommaire, et cette couleur jaune récupérée d'un ancien stock de peinture de l'Africakorps, qui lui vaudra le surnom de "motte de beurre". Il faut avant tout satisfaire le besoin de la population, et relancer l'entreprise.
Cette motte de beurre, va pourtant très rapidement s'attirer la sympathie de la population, et sera associée aux avancés sociales de l'époque, comme les congés payés, les vacances...
Un succès immédiat pour la Renault 4CV, et des mois d'attente
Dès sa présentation, et suite à un énorme succès populaire, le carnet de commandes se remplit très vite. De nouveau exposée, au Salon de Genève, et ce, plus de 6 mois après sa présentation, la 4CV n'est pourtant toujours pas disponible ! Ce n'est que le 2 Août 1947, que la première 4CV sortira de Billancourt. Proche de la version du Salon, les clignotants Jockey sont malgré tout temporairement remplacés par des flèches incorporés dans les panneaux de custode.
Au Salon d'octobre 1947, la 4CV se présente déjà avec de petites évolutions. Les phares avants sont désormais moins proéminents, du fait de l'emboutissage des ailes avants modifié. Cette simplification implique des joints de tôle peu esthétiques entre les phares et les passages de roues avants. Conscient du problème, les ingénieurs de Renault penseront donc à poser de petites baguettes enjoliveurs sur les modèles du Salon. Mais, on jugera cela futile en cette période de pénurie, et les modèles de série, en seront ainsi finalement dépourvus.
Les modèles fabriqués après Août 1947 seront dorénavant équipés de vitres arrière mobiles, comme celles de l'avant, et une bavette pare-boue sera disposée derrière les deux roues avants. On voit également apparaître au cours de l'année 1948 quelques exemplaires noirs, et en 1949, les clignotants Jockey sont enfin de la partie ! Le toit devient semi-bombé, avant de devenir totalement bombé à partir de février 1949 afin de proposer une meilleur habitabilité arrière.
Deux versions sont disponibles, la "Normale", et une version "Luxe". Les prix varient entre 280 000 Francs en version "Normal", à 310 000 Francs (soit près de 8 000 euros de nos jours) pour la "Luxe" qui se dote d'un équipement plus complet, d'un nouveau pare-chocs, des déflecteurs extérieurs aux glaces avant, et d'un volant blanc, contre noir pour la "Normale". Enfin, une version utilitaire voit le jour, avec la 4CV "Commerciale", uniquement disponible en noir et dôtée d'un plancher en bois.
La production de la 4CV dépasse les 300 voitures par jour
Cette même année, les 300 unités/jours espérées par Lefaucheux sont atteintes, et la 4CV devient alors la voiture la plus vendue de France. La production passera même à 600 en 1950, puis à 1 000, mais malgré cette hausse de la production, en 1950, il faudra attendre près d'un an avant d'en prendre possession !
4CV Grand Luxe, 1950
La gamme de la 4CV s'élargit: Grand Luxe, découvrable, cabriolet...
La 4CV compte alors six modèles au catalogue, avec l'arrivée de la "Grand luxe", la "Décapotable", et la "Toit Ouvrant". Techniquement, la 4CV s'équipe de barre stabilisatrices et de petits détails arrivent également, comme les feux rouges fixés sur les ailes, et la plaque minéralogique qui devient carrée plutôt qu'horizontale.
4CV Découvrable de 1950
En Mai, la série "Colorale" ("Prairie", "Taxi", "Savane", et "utilitaires") apparaît également. Ce n'est pas le 4 cylindres de 21 ch. qui équipe ces modèles, mais un dérivé du robuste "85" à soupapes latérales utilisé jusqu'alors sur les Vivaquatre et Primaquatre d'avant guerre. D'une cylindrée de 2.383 cm3, il développe 46ch. La variante "Prairie" dispose d'une carrosserie break à 4 portes avec un hayon, la "Taxi" (moteur 21 ch), de 4 portes avec toit ouvrant à l'arrière, et la "Savane" est un break 2 portes et hayon, disposant de baies latérales avec bâches relevables et pare-brise ouvrant.
La Prairie comme son nom l'indique est un utilitaire. En supprimant la banquette arrière et en ajoutant une benne, elle propose un volume intéressant de chargement grâce à une importante surface disponible le tout avec une charge utile en hausse.
Une Colorale Pick Up
Un nouveau moteur de 17 et 21 ch.
A l'occasion du Salon d'octobre 1950, un nouveau moteur de 747cm3 remplace le 760cm3. Outre sa cylindrée légèrement réduite, il offre deux puissances, 17 et 21 ch SAE. Les amortisseurs à bras deviennent télescopiques. La 4CV "Normale" et "Luxe" disposeront de la version 17ch, alors que la "Grand Luxe" sera équipée du 21ch.
A l'intérieur, le tableau de bord évolue légèrement avec de nouveaux cadrans, et les portes avant disposent désormais de nouvelles vitres.
Depuis sa sortie, le succès populaire pour la 4CV est tel qu'en 1951, il gagne l'Amérique où près de 170 000 exemplaires seront écoulés ! Un cinquième de la production est ainsi exportée, en Europe, et donc aux Etats-Unis.
Pour 1952, la gamme évolue un peu. La "Normale" disparaît du catalogue, la "Luxe" est rebaptisée "Affaires", la "Grand Luxe" devient "Sport", et la seule décapotable est désormais basée sur la "Grand Luxe". Les versions "Colorales" poursuivent leur carrière, dont une version "Prairie" 4x4 ! Les prix s'échelonnent de 439 000 F (4CV "Affaires") à 922 000 F ("Savane Luxe").
En 1953, l'usine de Flins ouvre ses portes afin de suivre la demande de 4CV. Avec cette nouvelle usine, la production passe dès le mois de Juin à 600 unités par jours.
Une nouvelle version plus "cheap" arrive au catalogue afin de proposer un prix d'appel, la 4CV "Service", affichée à 399 000 F, alors que la version jusqu'alors d'entrée de gamme, la 4CV "Affaires" est quant à elle affichée à 458 000 F. Boudée par le public, elle ne sera pas beaucoup produite et sera abandonnée dès 1954.
En réalité, la seule nouveauté notable de cette année est l'arrivée de clignotants longs remplaçant les Jockey montés depuis 4 ans, et la construction qui arrive au Japon, avec Hino. Elle y restera jusqu'en 1963.
Une "4 chevaux" modernisée pour 1954
1954, sera une année importante pour la CV. Outre le fait que la 500 000e 4 CV est assemblée au printemps (une première pour une voiture française), c'est surtout, l'arrivée d'un important restyling qui est à noter. De nombreuses évolutions apparaissent comme la calandre avant qui abandonne les 6 petites barrettes, au profit de 3 grosses plus esthétiques. La batterie passe à l'arrière, le système de chauffage est amélioré, le moteur de 17ch présent jusqu'alors sur les versions d'entrée de gamme disparaît au profit de la version 21ch et toutes les Colorales reçoivent le moteur 11CV de 1 996cm3 de la Frégate commercialisée en 1954.
La "nouvelle" 4CV adopte notamment une calandre à 3 barrettes horizontales au lieu de 6
La gamme quant à elle,n'évolue guère, tout comme les prix d'ailleurs. La 4CV "Service" est abandonnée, et trois versions sont au catalogue: "Affaires", "Sport" et "Grand Luxe décapotable", ainsi que la "Colorale" qui est presque un modèle à part entière.
Cette même année, à l'occasion du Salon de New York, les visiteurs peuvent voir une 4CV très originale, carrossée par Allemano, et étudiée par.... Jean Rédelé. L'arrivée d'Alpine pointe déjà le bout de son nez sans le savoir !
La version sportive 1063 et une 4CV Affaire à bas prix
En 1955, outre l'arrivée du nom légendaire "1063" pour désigner les versions Sportives suite aux nombreux succès en compétition, et d'autres victoires acquises en rallye (notamment le Tour de France Automobile), aucune grosse modification n'est à noter. Seule la version "Affaires" est simplifiée afin de proposer un prix plus intéressant (à 399 000 F au lieu de 458 000 F précédemment). Les versions "Sport", et "Grand Luxe" décapotable sont toujours de la partie, tout comme la Colorale.
4CV Décapotable. On note l'a présence d'un rétroviseur
En 1956, Renault propose en option un embrayage automatique électromagnétique Ferlec, présenté l'année précédente à titre expérimental. La gamme est rajeunie, avec un nouveau tableau de bord disposant d'un bourrelet protecteur pour les genoux, et des cadrans à visière anti-reflet pour l'instrumentation. Cette même année, Renault commercialise la Dauphine pour venir épauler sa petite 4CV.
C'est en 1958 que la 1 000 000 4CV sort des usines, alors que la version "Grand Luxe décapotable" est supprimée du catalogue. Ne subsistent alors que la version "Affaires" toujours affichée à 399 000 F, et la "Sport" disponible pour 481 500 F.
Une auto en fin de vie
Jusqu'en 1961, plus aucune modification notable ne sera apportée sur la 4CV. Mais pour sa dernière année, la 4CV aura tout de même droit à des serrures de sécurité aux portes arrières. La dernière 4CV, la 1 105 547ème sortira alors des usines, après avoir été remplacée par la moderne R4, la fameuse 4L, qui révolutionnera elle aussi le paysage automobile.
En 1996, Renault présentera, comme un clin d’œil à son passé, un concept-car Revival de la 4CV appelé Fiftie.
De nombreux succès en compétition
Malgré sa simplicité, la 4CV va faire les beaux jours de nombreux pilotes en rallye, en remportant de nombreuses victoires de classe. Et c'est également grâce à elle qu'un certain Jean Rédélé, concessionnaire Renault de profession, va créer la société Alpine. Et rien que pour ça, la 4CV mérite un trophée.
La 4CV débute sa carrière en compétition dès septembre 1948 dans les côtes du Mont-Ventoux, avec à la clé, les 5 premières places dans sa catégorie avant de récidiver lors du Rallye Monte-Carlo. Fort de ces succès, la petite 4CV, spécialement préparée, fait son arrivée sur les terres sarthoises pour participer à la mythique course des 24 Heures du Mans en 1951. Elle ne vise bien sur pas la victoire générale car elle ne peut rivaliser avec les plus puissantes concurrentes, mais elle obtient de nouveau la victoire sans sa catégorie.
Cette même année, Renault décide de créer un service spécialement dédié à la compétition, un service qui deviendra plus tard Renault Sport.
En 1952, la 4CV arrive à Montlhery. Préparée par Venet et Pairard et baptisée 1064, elle obtient 8 records du monde avec son petit moteur de 750 cm3, réalisant un tour de piste en 172,437 km/h de moyenne.
En 1954, c'est Jean Rédélé, concessionnaire Renault à Dieppe, et son ami Louis Pons, également concessionnaire Renault, participent au célèbre Mille Miles. une épreuve qui se déroule en près de 24H et qui traverse toute l'Italie sans étape, à une moyenne de 105,9 km/h.
La 4CV 1063 s'illustre
Dès 1952, une version spéciale rallye de la 4CV est proposée par Renault pour les pilotes automobiles. Il s'agit d'un modèle grandement modifié, si ce n'est la carrosserie. Le moteur est retravaillé avec un taux de compression de 8,2 tandis que de nombreux éléments sont renforcés (bielles, pistons,...). Pour assurer une meilleure lubrification, le volume du circuit d'huile est également doublé, et atteint 4 litres, contre 2 en temps normal et un carburateur double corps permet de faire passer la puissance à 35 ch. à 5 200 tr/min sachant que le régime maximal est de 5 500 tr/min. Ainsi dotée, la 4CV atteint les 120 km/h.
Les trains roulants sont également adaptés, avec quatre amortisseurs à l'arrière ce qui améliore grandement le comportement routier, tout comme l'embrayage. A l'intérieur, la 1063 hérite d'un compte-tour, d'un ampèremetre et d'un thermomètre. Extérieurement, la 1063 se distingue avec ses projecteurs additionnels.
Jean Rédélé va fortement contribuer à lui donner ses lettres de noblesse en imposant sa 1063 aux Milles-Miles en 1952 et 1953 et en obtenant la 4ème place dans sa catégorie (-750 cm3) au Mans avec une voiture officielle.
Cette version très spéciale sera produite pendant seulement deux ans, à 80 exemplaires. Elle sera l'inspiratrice quelques années plus tard de la R8 1064 puis R8 Gordini.
De la 1063 à la première Alpine
Le simple fait d'imaginer qu'une simple 4CV ait pu mener à la création de la première Alpine peut laisser perplexe. Et pourtant, c'est bien le cas.
Car Jean Rédélé, estime que sa 4CV 1063 n'est pas assez performante. Il fait l'acquisition d'un brevet pour une boite de vitesse à 5 rapports.
Très efficace, cette boite est également fragile. Car pour la faire entrer dans un carter prévu pour 3 vitesses, il a fallu faire des concessions. Il estime également que l'aérodynamisme de la 4CV l'empêche d'aller plus vite. Il décide ainsi de faire dessiner sa propre voiture, basée sur les éléments techniques de la 4CV.
Pour la produire, il fait appel à l'italien Allemano et baptise son coupé la "Renault Spéciale" (avant de devenir la "Rédélé Spéciale"). Fabriquée en aluminium, elle s'avère plus légère de 60 kg sur la 4CV.
Il l'engage lors du 4ème Rallye de Dieppe, et remporte la victoire générale devant des voitures plus puissantes. Un exploit qu'il répète lors des épreuves suivantes.
Devant ces résultats, initialement prévue pour son propre usage, il pense désormais à la vendre aux pilotes et va trouver les frères Chappe et Chessalin qui lui proposent de réaliser une petite production de son coupé en faisant appel à des matériaux composites, plus faciles à manier pour une petite production artisanale.
C'est ainsi qu'après la Rédélé Spéciale arrive l'Alpine Mille Miles au Salon de Paris 1955, en référence à la célèbres épreuve qui traverse l'Italie. Renault de son côté ne veut pas son nom soit associé à Alpine.
En janvier 1955, la première Alpine de la lignée "100" débarque. Il s'agit de l'A106, première d'une lignée qui mènera jusqu'à la célèbre berlinette A110.
Fiche Technique 4CV
Années de production: de 1947 à 1961