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Koleos dCi 130 et dCi 175

Repensé depuis une feuille blanche ou presque, le nouveau Koleos est désormais disponible en France. L’occasion pour nous de l’essayer sur route, mais aussi dans un domaine qui lui sera plus rarement réservé, sur une piste de 4x4.
Koleos dCi 130 et dCi 175
Par le 08/07/2017

Le premier SUV est arrivé dans la gamme Renault il y a déjà 9 ans, c’était en juin 2008, dans une période plutôt difficile que ce soit pour l’économie en général, mais aussi pour Renault qui sortait de quelques années compliquées avec notamment des critiques sur le design de ses modèles non sans un certain bashing bien français.

Avec la crise économique qui était déjà partiellement là, le premier Koleos a rapidement vu le vent tourner en sa défaveur. En cause, son origine coréenne (étudié en France, mais produit dans l’usine Renault Samsung Motors en Corée), ainsi qu’un style jugé raté ont rapidement scellé son sort… en France.

Essai du Renault Koleos

Pourtant, avec 400 000 exemplaires vendus dans le monde, dont plus du quart en Chine malgré d’importantes taxes d’importation, on ne peut pas dire que le Koleos soit un échec.

Visiblement, les clients du Koleos ne l’ont donc pas trouvé si raté que cela… Certes, dans sa phase 1 l’avant était plutôt pataud, mais l’ensemble était plutôt classique, sans réelle fausse note, même s’il ne pouvait pas revendiquer un charme particulier, ni jouer sur le terrain du « qui a la plus grosse ». Pour autant, les restylages de 2011 puis 2013 avaient apporté un petit plus dans le domaine. Trop tard cependant en France.

Neufs ans plus tard, la donne a bien changé et Renault a récupéré ses lettres de noblesse et fait son trou sur le segment des SUV. Mieux, après le rachat de Mitsubishi, l’Alliance Renault-Nissan est devenue le premier groupe automobile mondial et dispose d’une force de frappe importante, et d’une légitimité retrouvée.

Un SUV imposant

Flatter l’égo, voilà l’une des raisons du succès des SUV qui sont principalement vendus en 4x2. Ce nouveau Koleos reprend tous les codes stylistiques du segment, à savoir un véhicule gros, imposant et haut, qui se veut valorisant pour son conducteur, ainsi qu’une allure robuste comme se plaît à le marteler le constructeur.

On retrouve ainsi dans le nouveau Renault Koleos des airs de certains concurrents, tandis qu’il intègre bien sur tous les codes de Renault, que ce soit la signature lumineuse, mais aussi les différents appendices présents ici ou là qui le fait bien appartenir à la famille Renault, et à la gamme des SUV plus particulièrement.

Koleos 2017

Ce Koleos ne s’y trompe pas. Avec ses 4,67m de long, il appartient bien au segment D, segment en plein boom actuellement et ce, dans le monde entier. Pour autant, il aura fort affaire avec de nombreux concurrents, chez les marques allemandes premium, mais aussi chez les généralistes tels Volkswagen, Seat, Skoda ou encore dans son propre camps, chez Nissan par exemple avec le X-Trail dont il est techniquement assez proche, et pour cause.

Des ambitions mesurées… en France

S’il a fallu attendre 9 ans afin de renouveler le Koleos, c’est surtout parce que Renault a réservé la primeur du Koleos au marché asiatique, là où il est produit. L’Europe, et la France passent donc un peu au second plan. Devant une concurrence acharnée, les ambitions de Renault y sont plutôt mesurées. Cela se ressent sur l’offre qui est volontairement restreinte et certains équipements typiquement asiatiques, comme l’ouverture de la trappe à essence qui se fait depuis l’habitacle ou encore la boite automatique CVT.

Sur la route, le Koleos privilégie clairement le confort au dynamisme. Ainsi, il aura une certaine tendance à prendre un peu de roulis, rien d'étonnant pour un tel véhicule de 1,68m de haut et son poids de près de 1,6 tonnes. Qu’importe, car le Koleos n’est pas un véhicule que l’on va vouloir spécialement malmener. Là encore, le marché privilégie du Koleos se ressent, l'Asie préférant ce comportement à celui très germanique plutôt rigide de l’Europe occidentale. La direction reste dans cette logique, à savoir très voire même trop selon les goûts légère. Mais elle reste pour autant plutôt précise.

Koleos dCi 130 et dCi 175 0

Le confort, même sur de mauvaises routes ou sur routes pavées est ainsi de haut niveau, bien aidé par des sièges très confortables, qui disposent de plus selon les versions d’une ventilation, et de la fonction chauffage bien appréciable en hiver. Leur dessin et le traitement des coutures est très réussi, surtout sur les version les plus haut de gamme disposant d’une sellerie cuir, bi-colore comme sur nos modèles d’essais.

La palette de motorisation va de paire avec une utilisation en bon père de famille. Si le petit 1,6 dCi de 130ch pouvait sembler juste sur le papier, en réalité, il n’en n’est rien et se révèle plutôt suffisant pour un usage classique, que ce soit en ville, sur route sinueuse ou sur autoroute. Le bloc ne rechigne jamais à être relancé, ni à monter dans tours, le tout sans hurler dans l’habitacle et en maîtrisant la consommation qui se situera sous les 6l /100.

La seconde motorisation, le 2,0 dCi 175 (M9R) était accouplé à la boite CVT Xtronic d’origine Nissan. Là aussi, surprise, si la puissance et le couple du 2,0 l ne se ressentent pas spécialement, cette boite se révèle très douce, et sans aucun soubresaut, le tout sans provoquer de patinage particulièrement frustrant comme on peut le remarquer sur les anciennes boites auto, ou chez certains concurrents japonnais.

Koleos 2017

Mieux, sur le Koleos, la boite dispose d’un réglage permettant de détecter quand le conducteur a besoin de toute la puissance, et passe alors dans un mode plus classique, telle une boite de vitesse que l’on pourrait qualifier abusivement de normale. Dans ce cas, les « passages de vitesse » se font plutôt rapidement. Une très bonne surprise donc. Quand à la consommation, elle se révèle tout de même bien supérieure au dCi 130 avec 7,5 l/100, mais surtout, il faudra accepter un malus de 953€ contre un malus neutre pour le premier. Là est son seul point noir.

En France, aucun moteur essence n’est proposé, pas plus que de motorisation intermédiaire. On vous l’a dit, la gamme a été simplifiée volontairement. Il parait établi que le Koleos se vendra surtout en dCi 130, notamment auprès des flottes d’entreprise, pour qui, les rejets de CO2 révèlent une grande importance eu égard aux taxes. A noter que la finition Initiale Paris n'est disponible qu'en dCi 175 X-Tronic.

Un intérieur classique, avec une bonne qualité perçue

A bord, ce nouveau Koleos présente plutôt bien. La présentation générale reprend tout ce que l’on connaît déjà chez Renault. Les matériaux utilisés sont de bonne facture, même si bien sur, on retrouve certains plastiques durs ici ou là. Au jeu du chat et de la souris, la souris se fait toujours attraper. De sorte, si on cherche la petite bête, on finit par la trouver. C'est le cas chez toutes les marques, même dites premium, où des plastiques durs sont facilement trouvables. En prenant cela en compte, on ne peut pas reprocher grand-chose au Koleos du côté des matériaux : les plastiques sont en majorité moussés et de bonne facture tandis que les assemblages ne souffrent d’aucun défaut.

Koleos dCi 130 et dCi 175 1

A l’inverse, comme sur le reste de la gamme on peut reprocher des boutons de raccourcis du R-Link situés du côté passager et non conducteur, ou encore la nécessité de devoir démarrer le véhicule pour pouvoir baisser ou monter les vitres. Agaçant certes, mais cela relève du détail.

Au sujet du R-Link2, il est enfin compatible avec Android Auto permettant de déporter l’affichage des applications de son téléphone. De même, l’application myRenault permet de disposer d’une voiture connectée et permettra bientôt de pouvoir démarrer le véhicule pour allumer le chauffage ou la climatisation (une super idée pour l’écologie…). Dès à présent, l'application permet surtout de pouvoir planifier à l’avance son itinéraire depuis son téléphone, ou encore de disposer, en sortant du véhicule, de l’itinéraire restant à effectuer à pied.

La liste des équipements est plutôt complète, même si quelques absences sont discutables sur un tel modèles, comme les sièges massants, présents dans la Talisman et dans la nouvelle gamme Espace, mais absents ici, ou le régulateur de vitesse adaptatif qui pourrait manquer à certains (mais pas à tous...). Renault nous promet qu’au cours de sa carrière, ces fonctionnalités seront proposées.

A l’arrière, grâce à un empattement important (2,705m) eu égard à la catégorie, l’espace disponible aux genoux est au top du segment avec 289mm. Même chose pour le coffre qui affiche un volume de 579 litres, et même 1795 litres avec les sièges arrière rabattus. Bon point également pour l’intégration du nouveau système Bose qui est logé au milieu de la roue de secours dans le coffre, et qui n’empiète donc pas sur le volume de celui-ci.

Une vraie version 4x4

Fort de son alliance avec l’un des spécialistes du 4x4, à savoir Nissan, l’Alliance a prévu dès le départ que sa plate-forme commune CMF puisse être équipée d’une transmission 4x4. C’est ainsi que, comme le Kadjar, le Koleos est également disponible en 4 roues motrices.

Nous avons pu le tester sur un parcours dans de telles conditions (voir vidéo ci-dessus). Après avoir actionné le mode permettant de bloquer le différentiel sur 4 roues motrices constantes, notre Koleos dCi 175ch équipé de la boite CVT s’élance sur la piste. Le plus déconcertant est de voir la facilité avec laquelle le Koleos passe les obstacles. D’autant plus, que sans embrayage et avec une direction qui pourrait être gérée avec seulement deux doigts, cela en devient presque trop simple et au final, trop peu amusant. Ce Koleos a défaut de proposer une réel plaisir en 4x4 se montrera donc efficace. Pas si mal quand on y réfléchit.

Au final, ce Koleos se révèle très agréable au quotidien. Très doux, trop pourraient dire certains, il saura prendre soin des passagers. Réussi sur le plan du style, accessible d'un point de vue financier comparé aux concurrents (moins de 30 000 €), il ne lui reste plus qu'à acquérir la notoriété. A la vue de la concurrence déjà bien implantée sur son segment, cela sera à coup sur difficile. A vrai dire, on ne s'en plaindra pas car cette relative confidentialité aura le mérite de le laisser accessible financièrement parlant.


  • Largeur 1,843 m
  • Longueur 4,673 m
  • Hauteur 1,678 m
  • Poids 1 600 Kg
  • Présentation Avril 2016
  • Salon de Présentation Pekin
  • Commercial. Juin 2017
  • Prix min. indicatif 29 900 €
  • Prix max. indicatif 43 400 €
  • Type 4cylindres, 16 soupapes
  • Cylindrée éxacte 1995 cm3
  • Puissance180ch.
  • Couple 400 Nm à 2000 tr/min
  • Injection Directe - Common Rail
  • Type 4cylindres, 16 soupapes
  • Cylindrée éxacte 1598 cm3
  • Puissance130ch.
  • Couple 320 Nm à 1500 tr/min
  • Injection Multi-injection Directe Common Rail

Certaines données (couple, régime maxi, puissance, à +/- 5ch) peuvent varier selon la boîte de vitesse, et version du moteur.

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