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Zoé, citadine branchée

Malgré un certain retard, la tant attendue Zoé est enfin là. Première voiture électrique vraiment attirante que ce soit d’un point de vue technique ou de design, la Zoé a tout pour se faire adorer. Mais la route vers le succès sera semée d'embûches.
Zoé, citadine branchée
Par le 14/03/2013

Avec son regard malicieux, son petit arrière train et son design moderne, la Zoé -qui avait fait l'objet en 2011 selon des sources internes d'espionnage industriel-  a de quoi en faire craquer plus d’un, une première pour un véhicule électrique de grande série. Mais ce n'est pas une surprise puisque son design est connu depuis désormais 3 ans.

Les C-Zéro, Peugeot Ion, Bolloré Bluecar, voire Nissan Leaf (qui dispose cependant d’un vrai style mais… décalé qui peut plaire ou pas) peuvent aller se rhabiller. Autant la Clio joue dans la cours du dynamisme et de l’agressivité, autant la Zoé joue la carte de la sagesse, et cela tombe bien puisque c’est bien là l’esprit de la voiture : zen et silence sont les maîtres mots de la Zoé.

Mais choisir une Zoé n’est pas seulement faire le choix du design. Non, le vrai avantage -ou inconvénient diront certains- est bien à chercher du côté technique.

Renault Zoé 2013

Zoé, une citadine branchée et performante

Chez Renault, on se plait à rappeler que la Zoé est avant tout une citadine. Basée sur la plate-forme de la Clio, c’est en agglomération qu'elle est le plus à l’aise, pour la bonne et simple raison qu’au contraire d’un véhicule thermique qui va surconsommer sur ce type de parcours, la Zoé va voir son autonomie restante stagner pendant de nombreux kilomètres.

En effet, en ville, la vitesse est réduite, et l’énergie consommée aussi. En prime, avec son nouveau système de récupération d’énergie, la Zoé se recharge très efficacement en « frein moteur » ou en « freinage ». Ce dernier se révèle d’ailleurs un peu trop puissant, surtout à faible allure, et un certain temps d’adaptation s’avère nécessaire pour s’y faire et ne plus provoquer de plongeon dans le pare-brise…

A l’arrêt, point de bruit, point de vibration, juste un « Ready » qui s’affiche sur le tableau de bord, et surtout, aucune consommation si ce n'est celle de l'habitacle, et des feux. Idéal donc pour les bouchons, les multiples feux tricolores, et autres signalisations parfois absurdes, comme l’arrêt à un croisement sans personne en face… En Zoé, ces arrêts forcés seront indolores en termes de pollution et de consommation. Malgré tout, le temps perdu a attendre bêtement… restera perdu.

Renault Zoe 2012

En roulant, la Zoé se révèle forcément très silencieuse, et ne fait pas subir à ses passagers les petits à-coups des passages de vitesses puisque sur un véhicule électrique, il n’y a pas de boite, celle-ci étant remplacée par un réducteur. Tout se fait dans le confort et dans le silence avec une accélération continue et linéaire.

Même si l’esprit de la voiture est très zen, sa puissance très convenable de 88 ch et son couple de 220 Nm instantanément disponibles sont un vrai bonheur. Le 0 à 50km/h est ainsi abattu en seulement 4 secondes, même si ça s'essouffle légèrement ensuite. Ça pousse donc bien, « sans effet coup de pied au cul » certes, mais ça pousse, si bien que l’on "dépose" la plupart des véhicules thermiques !

En prime, avec aucun rejet nocif lors de son utilisation, la Zoé est également la parfaite alliée des habitants qui peuvent ainsi profiter d’un air plus sain. Pour avertir de son arrivée, le ZE Voice, un bruitage actif jusqu’à 30 km, prévient les piétons et cyclistes de son arrivée. Au delà, les bruits des pneumatiques suffisent à prévenir les usagers de la route.

Faire taire les idées reçues

Avec tous ces avantages, la Zoé parait être la compagne idéale de bon nombre d’automobilistes. Pourtant, entre les idées reçues et les inconvénients réels, son usage sera réservé à un certain type de personnes.

Ainsi, Renault devra d’abord réussir à faire taire certains dires, comme celui de l’autonomie insuffisante, la peur de la panne « sèche » (la location de la batterie comporte une assurance toute panne, dont la « panne sèche »), mais aussi impliquer les collectivités locales pour faire implanter des bornes de recharge.

Essai Renault ZOE

En effet, on le sait, le vrai problème du véhicule électrique est bien son autonomie. 87% des français font pourtant moins de 60 km / jours, la Zoé, avec ses 210 km d’autonomie en cycle NEDC (100 à 150 km en réel) parait largement suffisante.

On l’a vu, en ville, la consommation de la Zoé est très réduite, et son autonomie renforcée. Dès que l’on passe hors agglomération, avec l’augmentation de la vitesse, celle-ci se trouve un peu plus mise à mal. Mais avec plus de 100 km assurés, on a tout de même de quoi faire. A l’occasion de nos boucles à Lisbonne, en roulant toute l’après midi, une seule recharge a été réalisée, et encore, on aurait presque pu s’en passer…

Sur autoroute, la vitesse est plafonnée à 135 km/h afin d’économiser la batterie et préserver l’autonomie. Comme l'a si bien découvert tonton Albert, "E = mc²", l'augmentation de la vitesse provoquerait une surconsommation trop importante. Cela présente tout de même l’avantage de ne plus dépasser les limitations, et l’inconvénient pour nos pouvoirs publics préférés de les priver d’une rentrée d’argent promise, sur le dos de la sécurité routière… Mais bon…

Bien sur, et Renault insiste là-dessus, la Zoé est la seconde voiture de la famille, et n’est pas prévue pour partir en vacances, ni faire de longs trajets. Le constructeur indique d’ailleurs que les besoins d’un potentiel client seront étudiés afin de savoir si la Zoé lui correspond vraiment, le constructeur préférant ne pas lui vendre la Zoé plutôt que d’en faire un client mécontent. Sage décision !
Et pour les longs trajets, une tarif préférentiel vous sera proposé chez les loueurs de voitures.

La recharge, le point de discorde

L’autre sujet d’interrogation est bien la recharge. En effet, actuellement, notre pays ne possède que peu de bornes (plus de 5 600 en France), mais cela s’améliore. Ainsi, rapidement, les centres Leclerc disposeront tous de bornes sur les parkings, les parkings payants Vinci s’équipent également, les bornes Auto Lib’ sont disponibles contre un abonnement mensuel, et bien sur, les différentes concessions (hors agents) Renault proposent déjà de recharger gratuitement sa ZE lors des heures d’ouverture.

Zoé

La durée de celle-ci est également une donnée importante. Grâce à son chargeur breveté « caméléon », la Zoé est capable de s’adapter à n’importe quelle charge, en monophasé (jusqu'à 22 kW) ou en triphasé (43 kW). Cette dernière permet d’ailleurs de charger 90% de sa batterie en 30 minutes, et 80% en 1H sur une borne à 22 kW.

A la maison, alors que les Fluence ZE, l'utilitaire et ludospace Kangoo ZE et Twizy autorisent de faire le plein sur une prise « classique », la Zoé ne le permet pas… pour l’instant. En effet, un problème technique bloque actuellement cette possibilité. Cependant, dans les mois à venir le souci devrait être résolu d’après Renault.
N’importe quelle Zoé, même livrée actuellement pourra alors se recharger sur une simple prise, si le client a accepté de payer quelques 400/500 € le câble… Et oui, le cuivre, c’est onéreux…

En attendant, et quoiqu’il en soit car ce type de câble est à réserver aux usages exceptionnels, Renault recommande l’installation d’une WallBox qui permet de disposer d’une sécurité optimale, et de délester le réseau électrique. Il faudra cependant pour cela disposer d’une rallonge budgétaire de plus de 800 € (matériel et main d’œuvre comprise).

Une fois l’installation effectuée, recharger sa ZE est alors un jeu d’enfant. Il suffit de débloquer le cache de la prise disposée derrière le logo, puis d’y brancher le câble fourni présent dans le coffre. En le connectant, celui-ci est alors bloqué pour éviter qu’un petit plaisantin ne le retire…

Des batteries disposées sous les sièges

La Zoé est le premier véhicule de masse a avoir été étudié pour être totalement électrique.
Et cela change pas mal de choses, à commencer par sa capacité de chargement. En effet, autant la Fluence a pris de l’embonpoint pour pouvoir embarquer ses batteries, et a dû sacrifier son coffre, tout juste digne de celui d’un véhicule citadin, autant sur la Zoé, les 290 kg (48 modules de 22 kw/h) de batteries ont été intégrés dans la plancher permettant ainsi de s’offrir le luxe de proposer un coffre plus grand que la Clio, dont elle partage la plate-forme (338 dm3 contre 300 pour la Clio 4).

Cela comporte cependant quelques -petits- désagréments, comme une assise un peu haute aux places arrière, et l’impossibilité de régler la hauteur des sièges à l’avant. Malgré tout, cela ne se révèle que très secondaire…

La Zoé dispose en outre d’un centre de gravité légèrement plus bas que la Clio (quelques centimètres), gage d’une meilleure stabilité et de plus de dynamisme. Le poids total étant bien plus important que la Clio (1468 kg contre 1 008 kg pour la Clio TCe 90...), la Zoé se révèle un peu plus pataude que la Clio, mais aussi un peu plus confortable, surtout aux places avant, même si les trous de la chaussée sauront grandement vous rappeler qu’ils sont bien là…

Un habitacle moderne malgré des plastiques de base

La Zoé mise, outre ses qualités, sur un prix d’attaque très agressif. Pour ce faire, on le sait, les batteries sont louées, mais Renault a également du faire quelques concessions. Ainsi, la planche de bord, moderne et bien dessinée en a également fait les frais puisque les plastiques utilisés, que ce soit sur le haut ou le bas de la planche de bord se révèlent durs et non moussés.

Intérieur essai Renault Zoé

Outre le coût, cela permet également d’alléger l’habitacle, mais aussi d’avoir un impact moins important sur l’environnement, car les plastiques moussés sont composés de plusieurs couches pas très recyclables… Un véhicule bon pour l’environnement (cela dépendant bien sûr du mode de production de l’électricité) doit également être facilement recyclable !
Grâce à des choix de couleurs intéressants (et notamment le blanc), la faible qualité de ces plastiques ne se voit pas. Bravo donc.

Dans cet habitacle lumineux, on retrouve un équipement de série intéressant, surtout vis-à-vis du prix d’appel, dont le système multimédia (GPS, Audio, Téléphonie) R-Link, la climatisation régulée (système de pompe à chaleur pour réduire la consommation électrique), le régulateur/limiteur de vitesse, le pré-conditionnement programmable de l’habitacle, etc… A prix équivalent, on est donc bien mieux traité que dans une Clio d’entrée de gamme... ou une Sandero haut de gamme.

Zoé, citadine branchée 0

La Zoé, un véhicule économiquement intéressant ?

Renault nous l’a bien dit, la Zoé a pour objectif de ne pas être plus coûteux qu’un véhicule thermique. Ce leitmotiv présent depuis le début du projet est d’autant plus vrai qu’avec la prime gouvernementale, son achat se révèle être moins onéreux qu’une Clio d’entrée de gamme bien moins équipée.

La location mensuelle de la batterie (79€ TTC / mois pour 12 500 km annuels) représente tout de même une charge réelle, et oblige ainsi à utiliser son véhicule pour qu’il soit rentable. Cette location présente cependant l’intérêt de réduire le coût d’achat, et de disposer d’une batterie toujours en état, Renault se "chargeant" de l'échanger si elle ne tient plus la... charge.

Alors pour savoir si la Zoé est intéressante financièrement parlant, nous vous invitons à consulter notre étude « Rouler en ZE est-ce économiquement plus avantageux ? »

En conclusion, la Zoé est une excellente voiture qui marque un vrai tournant dans le monde de l’automobile, à tel point que l’on se demande même si ce type de véhicule n’est finalement pas la motorisation parfaite.

Parfaitement adaptée à la ville où l’on peut apprécier son confort que ce soit en passager ou en conducteur, elle doit cependant faire face à deux soucis majeurs que sont les points de recharge et son autonomie que certains jugeront encore insuffisante.

Malgré tout, si l’usage de la voiture correspond à votre besoin (80 à 100 km par jour), elle changera certainement votre vision de l’automobile.


  • Largeur 1,730 m
  • Longueur 4,084 m
  • Hauteur 1,568 m
  • Poids 1 468 Kg
  • Présentation Mars 2012
  • Salon de Présentation Geneve
  • Commercial. Février 2013
  • Prix min. indicatif 13 700 €
  • Type 0cylindres, soupapes
  • Cylindrée éxacte 0 cm3
  • Puissance88ch.
  • Couple 220 Nm à tr/min
  • Injection

Certaines données (couple, régime maxi, puissance, à +/- 5ch) peuvent varier selon la boîte de vitesse, et version du moteur.

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