Nissan fait plonger les comptes de Renault

Depuis près de cinq ans, rien ne va plus entre les deux anciens alliés que sont Renault et Nissan. Les liens n’ont cessé de se réduire, tandis que le partage d’information entre les deux entités a été stoppé. Désormais, les deux marques se contentent de projets communs au cas par cas.
Ces projets sont malgré tout concrets puisque Nissan continue de s’appuyer sur Renault en Europe. Pour preuve, Nissan a présenté dernièrement la Nouvelle Micra qui n’est autre, bien qu’habilement rhabillé, qu’un modèle basé sur la nouvelle Renault 5. La future Twingo devrait également donner lieu à un modèle Nissan.
Mais dans les faits, c’est surtout Mitsubishi, marque rachetée par Carlos Ghosn lorsqu’il était à la tête de Nissan qui s’appuie le plus sur Renault. La marque, qui a bien failli disparaitre d’Europe, a reconstruit sa gamme à base de modèles issus de chez Renault. On peut notamment citer la Colt (Clio qui est la voiture la plus vendue d'Europe), l’ASX (Captur), le futur Eclipse Cross (Scénic) ainsi que le Grandis (Symbioz) présenté au début du mois. Une stratégie visant à récupérer des parts de marché sans investissement important.
Le nouveau Grandis n'est autre que le Renault Symbioz à peine retouché
Le bilan de Renault plonge à cause de Nissan
Après avoir s’être redressé grâce à Renault, Nissan a été un gros contributeurs aux finances du constructeur au losange, sauvant même souvent le bilan du français. Malgré tout, depuis plus de cinq ans, rien ne va plus. Le constructeur nippon qui a voulu reprendre son indépendance avec pertes et fracas, accuse des pertes de plus en plus importantes, qui viennent plomber les résultats de Renault bien que ce dernier affiche des performances financières très solides.
Début juillet, Renault a en effet annoncé modifier la façon dont il valorise sa participation dans Nissan qui s’est réduite à 35,71 % (contre plus de 43% il y a cinq ans) suite à la revente d’une partie de son capital.
Jusqu’à présent, Renault comptabilisait ses parts dans Nissan à 1 500 yens (soit environ 8,86 euros) par action. Une valeur loin de la réalité, puisque celle-ci a totalement dévissé depuis le début de l’année. En recul de 28%, sa valeur se situe désormais autour des 350 yens seulement.
Une perte de 9,5 milliards d’euros
Jusqu’alors, ces actions étaient mises en équivalence dans le bilan de Renault. Dorénavant, elle sera placée comme un simple actif financier, évalué à sa valeur réelle. En procédant ainsi, le bilan comptable au titre du 1er semestre 2025 va plonger. Bien qu’il ne sera dévoilé qu’à la fin du mois, le constructeur a déjà prévenu que l’impact direct sera une perte comptable de près de 9,5 milliards.
Ce changement, purement comptable, n’impacte ni la valeur des actions Renault, ni le versement du dividende, ni même, et c’est bien le plus important, la trésorerie de Renault. Mais forcément, le chiffre a de quoi donner le tournis et fera probablement les gros titres des journaux à la fin du mois.