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Il resterait 2 milliards d'euros à trouver pour financer Ampere

Après l’annulation de l’introduction en bourse de sa filiale Ampère, Renault s’est voulu rassurant pour son financement. Pourtant, selon différentes sources, il manquerait deux milliards d’euros.
Il resterait 2 milliards d'euros à trouver pour financer Ampere
Par le 14/02/2024

Faute d’un marché boursier porteur qui aurait valorisé Ampère, la filiale électrique de Renault entre 8 et 10 milliards d’euros comme l’espérait Luca de Meo, le constructeur français a décidé de reporter à une date inconnue l’introduction en bourse de sa filiale, qui lui aurait permis de dégager une solide trésorerie.

Bien que le constructeur ait justifié son choix et expliqué que grâce à ses résultats financiers supérieurs aux attentes il était parfaitement en capacité d’investir dans sa filiale, dans les faits, il manquerait malgré tout 2 milliards d’euros à trouver d'ici fin 2025.

Selon le directeur financier Thierry Piéton, Renault est capable à ce jour d’assurer le financement des 18 premiers mois. Pour la suite, tout reste à faire, et l’apport du financement que devait apporter l’introduction en bourse, reste donc à trouver.

Des doutes du côté de Nissan ?

Le report de l’introduction en bourse pose aussi la question du côté des partenaires. L’américain Qualcomm déjà, dont l’investissement de 200 millions d’euros était lié à l’entrée en bourse d’Ampere, mais aussi Nissan. Ce dernier, tout comme Renault a affirmé que cela ne remettait pas en cause son apport de 800 millions d’euros.

Quelles solutions pour Renault ?

Pour Renault comment trouver les 2 milliards manquants ? Il n’y a pas trente six solutions.

Renault peut passer par un emprunt, mais étant donné les taux actuels et l’endettement du constructeur, ce n’est peut être pas la solution. Le constructeur peut également faire appel à un fond d’investissement, ou alors utiliser son bas de laine, à savoir, les actions qu’ils possède de Nissan et dont il s’est partiellement séparé suite au nouvel accord de l'Alliance qui réduit la part de Renault dans le constructeur nippon.

Sauf que la valorisation de Nissan est actuellement très basse. Preuve en est, la vente en fin d’année dernière de 5% des actions (rachetées par Nissan) pour un total de 764 millions d’euros a provoqué une moins value de près d’un milliard d’euros dans son bilan (ainsi qu'une baisse logique des dividendes issus de Nissan). Renault dispose encore de 23% de parts dont il peut se séparer, soit environ 3,5 milliards d’euros. Un véritable pactole sur lequel est assis le constructeur. Mais le revendre actuellement serait comme le brader...

Selon Luca de Meo, Ampere doit s’autofinancer dès la fin 2025, dans deux ans donc. Un pari qui paraît difficile à tenir étant donné les volumes actuels. Car si les ventes sont en hausse constante, les volumes restent limités.

Renault a écoulé moins de 50 000 voitures électriques en Europe en 2023. Certes, de nouveaux modèles à grande diffusion arrivent comme le Scénic, ou encore la future R5. Sauf que cette dernière ne sera commercialisée qu’à la rentrée 2024 et que sa montée en régime aura lieu en 2025. Et c’est également en 2025 que la nouvelle R4 sera présentée, mais trop tard pour en récolter les premiers fruits avant fin 2025. En attendant, Renault peut surtout compter sur la Mégane E-TECH et la Twingo E-TECH pour faire l'essentiel des ventes.

Renault parait donc bien ambitieux. Il faut espérer que le marché des véhicules hybrides ne se retourne pas et que le constructeur puisse dégager encore de fortes marges en 2024 pour financer encore pendant quelques mois sa branche électrique, Ampere. Mais avec la guerre des prix livrée notamment par MG, les marges risquent de baisser sur les modèles électriques.


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