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La Nervastella (1930-1937)

La gamme Nervastella eut comme plein d'autres Renault sa période de gloire dans les mouvementées années 30. C'est dire, si elle connut une époque charnière très importante dans l'histoire de la France.
La Nervastella (1930-1937)
Par le 23/06/2003

La Nervastella naît dans une ambiance morose

C'est dans le tumulte de la fin des années 20 que naît la Nervastella au lendemain de la crise économique avec le krach de Wall Street, qui ne tarde pas à répandre son influence sur l'économie Européenne et plus particulièrement française.

Dès 1930, l'économie, automobile en tête, est très touchée. Entre 1930 et 1935, la production française chute de 230 000 à 179 000 exemplaires. Et, comme dans toute crise économique importante, les constructeurs d'automobiles de luxe et de sport sont les plus touchés.

De grandes marques disparaissent d'ailleurs totalement ou partiellement pendant cette période: Hispano-Suiza, Delahaye, Delage, Bugatti etc. Pour survivre, certains se regroupent, avant parfois, de disparaître complètement.

Renault bien sur, fort d'une gamme importante, d'une implantation mondiale, et d'une trésorerie solide n'est pas aussi durement touché.

C'est dans ce contexte particulier et peu propice que la Nervastella débute sa carrière avec le millésime 1930 lors du Salon de Paris de 1929.

En fait, cette nouvelle Nervastella est l'enfant d'un heureux mariage entre plusieurs modèles de la gamme Renault ! La carrosserie provient de la Vivastella. On lui a rallongé le capot afin de recevoir un moteur plus gros, un 8 cylindres en ligne, contre un 6 cylindres.
Ce moteur monobloc reprend les cotes du 4 cylindres de la KZ4 10CV et du 6 cylindres de la Vivasix, en l'occurrence un alésage de 75 mm pour une course de 120 mm, afin d'atteindre une cylindrée de plus de 4 240 cm3.

Ainsi, avec sa belle carrosserie, son imposant capot laissant présager une importante cylindrée, et un empattement long, la nouvelle Nervastalla ne manque pas d'allure. C'est une voiture imposante et majestueuse. Comme la plupart des voitures de l'époque, elle peut recevoir des carrosseries à la mesure de son statut : une majestueuse conduite intérieure à 6 glaces, une berline deux portes sportive, un superbe coupé de ville, et même un cabriolet……


Un Coupé Nervastella carrossé par Fernandez et Darrin en 1935

Pour le millésime 1931, la Nervastella prend la référence TG1. Le moteur bénéficie d'un nouveau bloc, mais la cylindrée ne change pas. Comme de tradition chez Renault, la compétition donne à ce modèle une certaine notoriété. Elle obtient ainsi quelques trophées non négligeables à son palmarès, avec notamment celui du grand prix du Maroc de 1931.

Pour 1932, comme toute la gamme " stella " de Renault, c'est-à-dire tous les modèles 8 et 6 cylindres, elle reçoit un nouveau radiateur fortement inspiré des Chrysler Imperial, modèle luxueux aux Etats-Unis. La Nervastella est désormais épaulée par un modèle dérivé, la Nervasport.

A gauche, une Chrysler de 1931, à droite une Reinastella de 1932...

Elle poursuit sa carrière en 1933 , mais sa gamme est fortement réduite, puisque seules les variantes les plus prestigieuses et donc les plus représentatives sont disponibles, c'est-à-dire, les conduites intérieures 6 glaces, les variantes Coupé et Cabriolet étant " laissées " à la Nervasport.

En 1934, le Type ZD adopte une nouvelle carrosserie, offrant un nouvel aérodynamisme : radiateur incliné, panneau arrière arrondi, etc. Du côté mécanique, la seule évolution est la cylindrée qui passe à 4 825 cm3.

Cette même année, comme pour la Vivaquatre avec sa version Grand Sport, Renault propose la Nerva Grand Sport et son allure futuriste qui affiche une vitesse de pointe de 150 km/h

La folie de l'aérodynamisme persiste et en 1935, la caisse évolue encore : la poupe adopte le fameux profil en " queue de Pie " qui fait fureur à l'époque. Les extravagances continues mais cette fois, c'est du coté mécanique. Le moteur 8 cylindres atteint 5 448 cm3 grâce à l'alésage passé à 85 mm. Si les caisses restent d'austères conduites intérieures,  de fantastiques carrossiers réussissent à magnifier la Nervastella.

Une fin de carrière discrète

En 1936, la Nervastella en fin de carrière, se voit dotée d'une belle calandre d'inspiration une fois n'est pas coutume, américaine. Les phares s'intègrent aux ailes, l'empattement est allongé de 3.21m à 3.38, ce qui donne un peu de dynamisme. Toutes ces petites modifications lui concèdent un petit coup de neuf.

La Reinastella avec sa superbe calandre

Mais, c'est trop tard, la Nervastella ne se vend plus, la faute à un contexte économique capricieux. L'année 1937 voit disparaître la Nervastella (Type ABM6) dans la plus grande discrétion. Elle adopte quand même une calandre en V en guise d'au revoir.

A noter que la Nervastella sera entrée au Palais de l’Élisée, grâce au carrossier Franay qui confectionna un superbe coupé de ville pour le président de l'époque, Albert Lebrun.


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