Un risque à venir avec les voitures connectées de Renault ?

Rien n’est fait pour le moment. Mais Renault a été approché par le gouvernement pour aller produire des drones en Ukraine, non loin de la zone de front. Une activité qui parait pourtant très éloignée de l’automobile, et donc, où l’expertise du constructeur français semble inexistante.
Mais au-delà de la question industrielle, une crainte est en train de monter. Alors que jusqu’au début du conflit, Renault était très présent en Russie, notamment en étant actionnaire majoritaire chez Avtovaz, le constructeur local, tandis que l’État Russe, disposait encore d’une part minoritaire, le constructeur a été contraint de se retirer du jour au lendemain en laissant sur place son outil industriel, construit pour sa propre marque, mais aussi pour le compte d'Avtovaz. La marque Lada a ainsi mis de nombreuses années à proposer tout nouveau modèle, avec l'Azimut, qui repose sur un châssis Renault/Dacia.
L’État français étant encore l’actionnaire majoritaire de Renault, cibler le constructeur au losange, c’est aussi cibler la France. Au-delà d’une guerre par les armes, les représailles de la Russie pourraient prendre une forme beaucoup moins onéreuse pour elle et plus insidieuses, via des attaques informatiques.
La nouvelle guerre passera par l’informatique
Celles-ci pourraient prendre plusieurs formes. L’une de celles-ci, qui existe déjà, est la guerre des trolls. Menée par une armée de petites mains, elle consiste à faire de la désinformation sur les réseaux sociaux et les forums, nuisant ainsi à l’image de marque du constructeur, pour faire chuter ses ventes.
À l’échelon supérieur, ces représailles peuvent se faire sous la forme d’attaques informatiques sur son outil industriel, qui pourrait mettre à l’arrêt, ou fortement ralentir sa production, avec à la clé du chômage technique pour les salariés, et de très grosses pertes financières. Déjà que la situation économique n'est pas au mieux malgré des ventes mondiales en hausse au 1ᵉʳ semestre.
Ces deux formes d’attaques, restent du classique pour toute grande entreprise. Elles disposent d’ailleurs de services dédiés sur ces risques. Mais des attaques, à l’échelle d’un pays, auraient des répercussions bien plus importantes que si elles proviennent de petits groupes isolés.
Une troisième forme de représailles pourrait aussi se présenter. Sous pression de l’Europe, toutes les voitures modernes sont désormais connectées, et peuvent faire l’objet de mises à jour à distance, appelées OTA (Over-The-Air). Du pain béni pour l’État Russe, qui pourrait ainsi mettre à l’arrêt (ou menacer de le faire) des centaines de milliers d’automobilistes.
Tous les constructeurs concernés
BMW a notamment été l’un des premiers à proposer cette technologie en 2019, tout comme Tesla avant que quasiment tous les constructeurs leur emboite le pas. Bien que la norme GSR2 impose aux constructeurs de sécuriser leurs véhicules, personne n’est dupe : aucun véhicule n’est réellement sûre. Il n’y a qu’à voir la facilité pour voler et démarrer les voitures modernes, ou même les nombreux cas de “fuites” de données de nos fournisseurs d’accès comme SFR, Orange, Free ou encore Bouygues.
Cela lève également enfin un problème plus global, celui de la dépendance aux réseaux, de nos objets du quotidien, que ce soit des voitures, mais aussi dans une moindre mesure, les téléphones, télévisions, mais aussi et surtout le système économique via les distributeurs de banque ou les terminaux de paiements.
Assurément, dans un futur proche, pour mettre un pays moderne à l’arrêt, la solution ne passera plus par les armes, mais bien par la fibre optique, voire par les fils de cuivre…