Renault poursuit ses investissements en Inde, Nissan se retire
Il y a près de 20 ans, alors que Renault cherchait à s’implanter massivement à l’international, le constructeur avait décidé de se consacrer à l’Inde avec son partenaire et constructeur automobile d’alors Mahindra, tandis que la Chine avait été laissée à son allié d’alors, Nissan. Pour autant, ce dernier avait choisi d’être majoritaire dans l’usine de Chennai, en prenant 51% du capital d’une co-entreprise avec Renault nommée Renault Nissan Automotive India Private Lltd (RNAIPL).
En près de deux décennies, la donne a changé, tout au moins du côté de Nissan. Suite à ses problèmes financiers, qui impactent également ceux de Renault ainsi que de la fin de l’Alliance, l’ex-allié de Renault a décidé de se désengager de l’Inde. À cet égard, le constructeur nippon a ainsi préféré revendre à Renault les 51% de parts qu’il disposait dans RNAIPL, pour un montant qui n’a pas été communiqué. Ce rachat de l’usine intervient après l’annonce au printemps dernier de l’ouverture du plus grand centre de design hors de France du groupe Renault.
Une capacité de production de plus de 400 000 véhicules par an
Depuis ses débuts en 2010, l’usine a produit plus de 2,8 millions de voitures, dont 1,2 million ont été exportés dans le reste du monde. L’usine a aussi produit 4,6 millions de moteurs et boites de vitesses pour une capacité annuelle de 400 000 véhicules.
Cette usine a notamment produit par le passé des modèles connus en Europe comme le Koleos, le Duster, le Lodgy ou encore le Captur mais aussi des modèles locaux et spécifiques comme la Nissan Pulse ou la Renault Scala.
Actuellement, elle produit actuellement des modèles spécifiques, que sont les Kwid, Kiger ainsi que le Triber qui vient tout juste d’être restylé.
De grosses difficultés pour Renault sur cet énorme marché
En rachetant à Nissan ses parts, Renault confirme une nouvelle fois son ambition en Inde, qui est, pour rappel, le troisième marché mondial derrière la Chine et les États-Unis. L’usine de Chennai va d’ailleurs voir arriver trois nouveaux modèles Renault, dont le SUV Boreal qui a été révélé dernièrement et qui arrivera en priorité en Amérique latine. De ses chaînes, devraient également sortir de nouveaux modèles signés Nissan suite à de nouveaux accords passés avec son ex-allié.
Pourtant, après plus de 20 ans de présence, 350 points de vente et 450 points de services dans le pays, Renault éprouve encore de grosses difficultés en Inde. En 2024, selon les chiffres officiels du constructeur, ce dernier n’avait écoulé que 41 729 véhicules, soit une part de marché de seulement 0,9% sur un marché qui représente plus de 4 millions de véhicules par an.
Lors du premier semestre 2025, on ne peut pas dire que ces résultats se soient améliorés, puisque Renault n’a écoulé que 16 031 unités, soit une part de marché de seulement 0,6%, en baisse de 0,3 point. L’Inde n’est ainsi que le 15ème marché de Renault en termes de volume de vente.