Quels candidats pour succéder à Luca de Meo à la tête de Renault ?

Alors que les 24 Heures du Mans (auxquelles Luca de Meo avait assisté) venaient de se terminer, Renault a publié un communiqué de presse annonçant le départ de Luca de Meo, prévu un mois plus tard, le 15 juillet. Une annonce pour le moins inattendue, tenue secrète et qui n’avait pas fuité dans la presse.

Si le public ignorait tout de ce qui se passait en coulisses, le conseil d'administration de Renault, et Jean-Dominique Sénard, son président, ne pouvaient pas ignorer la situation et s’est probablement déjà positionné sur son successeur. Voici donc les favoris pour le poste, sachant que l’État, actionnaire majoritaire de Renault à hauteur de 15 %, aura son mot à dire.

L’heure est au bilan du président italien dans la presse avec notamment la création de Horse avec Geely, Ampère, la résurrection de modèles mythiques comme la R4 ou la R5 ou encore le retour de Renault au premier plan. Un bilan cependant entaché par le départ de Nissan, dont il ne peut être tenu responsable, et par l'échec de l'introduction en bourse d'Ampere.

En coulisses, les tractations avec les potentiels candidats s’intensifient. Pour le moment, quatre noms semblent se détacher, dont trois profils internes et un profil externe provenant de la concurrence.

Denis Le Vot (CEO Dacia)

Le directeur général de Dacia paraît être l’un des favoris pour remplacer Luca de Meo. Pur produit du groupe Renault puisqu’il y est présent depuis plus de 25 ans, Denis Le Vot a pour lui un bilan plus que positif, avec des chiffres qui ont de quoi faire pâlir bon nombre de constructeurs. Il a réussi à augmenter les volumes de ventes tout en obtenant une marge opérationnelle à deux chiffres, en faisant notamment monter en gamme Dacia. Il est également l’artisan de l’élargissement de la gamme avec notamment le Jogger et dernièrement le SUV Bigster.

Fabrice Cambolive (CEO de Renault)

Quelque peu éclipsé par Luca de Meo, Fabrice Cambolive est l’actuel CEO (Chief Executive Officer), c’est-à-dire le directeur général de Renault (Luca de Meo étant le CEO du Renault Group qui chapeaute les différentes marques que sont Renault, Dacia et Alpine). Lui aussi connaît très bien Renault puisqu’il est présent depuis plus de 25 ans au sein du groupe. Et lui aussi a réussi à faire repartir le constructeur français de l’avant, que ce soit en termes de volumes ou de marge, qui s’est toutefois fait au détriment des clients avec de fortes hausses de prix. Des hausses qui sont malgré tout communes à tout le secteur automobile.

François Provost (directeur des achats de Renault)

Plus discret que les deux précédents candidats et moins connu du grand public, François Provost est l’actuel directeur des achats du groupe. Un poste essentiel, mais qui semble peut-être un peu trop loin de la direction du groupe, même s’il a été CEO de Renault Portugal.

Maxime Picat (Stellantis)

Seul candidat externe, Maxime Picat était le favori de Carlos Tavares (ex-numéro 2 de Carlos Ghosn chez Renault) pour lui succéder chez Stellantis. Il serait l’un des noms proposés par un cabinet de chasseurs de têtes, comme on dit. Contrairement aux trois autres, il n’a jamais travaillé au sein du groupe Renault, mais, bien que plus jeune, il connaît en revanche parfaitement le monde de l'automobile.