Renault pourrait produire des drones près du front en Ukraine

Dimanche dernier, le constructeur au losange a indiqué être entré en relation avec le ministère de la Défense pour produire en Ukraine, des drones qui seraient livrés à l’armée ukrainienne, mais aussi à l’armée française d’après Franceinfo, qui a dévoilé en premier l'existence de discussions. Pour cela, Renault pourrait s’appuyer sur une PME française spécialisée dans ce type d’appareil.
Renault s'était illustré pendant la 1ʳᵉ Guerre Mondiale avec ses chars FT17
Quelques jours plus tôt, Sébastien Lecornu, ministre de la Défense, avait d’ailleurs annoncé un partenariat inédit entre un constructeur automobile français et une PME française pour la production de drones en Ukraine. Ce constructeur serait donc Renault.
De son côté, Renault a confirmé l'existence de discussions, mais a affirmé n’avoir pris aucune décision à ce stade, le projet restant encore à définir.
Des millions de drones responsables de la destruction de matériel russe
Depuis de nombreuses années, les drones sont vus comme le futur de l’aviation militaire. Bien moins chers (ces drones sont estimés entre 20 et 30 000 €), difficilement détectables, et sans pilote, ils tardaient encore à faire leurs preuves sur les champs de bataille. Mais avec l’invasion de la Russie en Ukraine, et malgré des combats “à l’ancienne”, les drones ont montré leur intérêt. Ainsi, depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, les drones seraient responsables de 70 % des destructions de matériel russe.
On a notamment pu voir les impressionnantes destructions d’avions sur la base aérienne de Belaïa et notamment les bombardiers de type Tu-95 et Tu-22, à plus de 4 600 km de l’Ukraine.
En 2025, selon BFM, l’Ukraine serait amenée à utiliser plus de 4,5 millions de drones pour mener à bien ses actions de défense. De son côté, l’armée française ne dispose que de près d’un millier de drones selon BFM. Un retard conséquent comparé à l’Ukraine, qui dispose désormais d’une réelle capacité à imaginer et produire des drones.
Une stratégie à éclaircir pour Renault
Renault a toujours eu une activité militaire et produit encore des appareils pour l’armée française. Cependant, la division Renault Trucks Defense appartient, en réalité, au groupe Volvo Trucks depuis la décision de Renault en 2010 de se séparer de ses activités poids lourds. Or, si l’on en croit BFM et Franceinfo, c’est bien Renault Group, maison mère du constructeur automobile du même nom, et non Renault Trucks qui serait concerné.
Le Renault Sherpa est une sorte de Hummer militaire
Si l’intérêt pour l’armée française et ukrainienne est indéniable, on a du mal à voir celui pour Renault. D’autant plus que le constructeur français a été contraint de laisser ses activités et usines automobiles en Russie, avec la “promesse” de les récupérer si le conflit s’arrêtait avant les cinq ans (donc d'ici février 2027). Une décision qui n’a pas été neutre puisque le marché russe était alors le second marché mondial pour Renault. En venant aider l’Ukraine, Renault semble donc faire une croix sur ses anciennes activités en Russie, mais cela pourrait signer le début d'une diversification de sa production.