Louis Schweitzer, PDG de Renault (1992-2005)
Né en 1942, Louis Schweitzer, cousin du philosophe français Jean-Paul Sartre, entame sa carrière comme inspecteur des finances après avoir fait l’ENA, puis directeur de cabinet de Laurent Fabius, sous la présidence de François Mitterrand.
Il entre chez Renault en 1986 peu avant l’assassinat de Georges Besse, alors PDG de Renault. Il gravit les échelons chez Renault en devenant directeur financier puis président directeur général lors du départ en retraite de Raymond Levy en 1992.
Sous sa présidence, Renault va totalement se transformer en poursuivant la politique de son prédécesseur. Dès sa prise de fonction, il sera d’ailleurs l’un des fervents défenseurs de la privatisation partielle de Renault, la jugeant indispensable pour prendre le virage de la mondialisation.
Sous sa présidence, Renault va connaitre des années fastes avec de gros succès commerciaux grâce à une politique de produits innovants, comme la Twingo, le Scénic, le Kangoo, l’Espace et bien sûr la Clio, mais aussi, comme c’est toujours le cas, les échecs dans le haut de gamme, particulièrement avec les Safrane, puis plus tard, les Vel Satis et Avantime.
Un constructeur devenu un groupe international
C’est également sous sa présidence que Renault va chercher à s’internationaliser. Après le mariage raté avec Volvo sur fond de conflit politique, Renault va s’allier avec Nissan à la fin des années 90, absorber Samsung Motors, puis, après l’échec du rachat de Skoda, prendre sous son aile Dacia, qui est alors une marque totalement inconnue en France.
La Logan, un modèle ardemment défendu par Louis Schweitzer
Contre l’avis de ses équipes et de nombreuses réticences internes, il va réussir à imposer le projet de la Logan. Une décision visionnaire qui va permettre à Renault de passer les difficiles échéances des années suivantes et notamment celle de la crise financière de la fin de la première décennie des années 2000.
Dans le domaine du sport, les années 90 sont probablement les plus fastes avec 6 titres constructeurs en Formule 1 et 5 titres pilotes de 1992 à 1997, suivis de quatre autres titres lors de sa fin mandat grâce à Fernando Alonso.
C’est aussi sous sa présidence que Renault va se séparer de quelques joyaux, comme l’activité autobus qui va s’allier à Iveco pour former Irisbus, Renault Trucks qui sera cédée au groupe Suédois Volvo Trucks. Renault sera malgré tout l’actionnaire majoritaire du groupe suédois, avant de s’en séparer totalement en 2010. La branche agriculture sera également cédée à hauteur de 51% à l’allemand Claas en 2003.
L’heure de la retraite
En 2005, alors qu’il atteint l’âge de la retraite et que la Logan débute tout juste sa carrière, il cède ses fonctions à Carlos Ghosn, qui est alors l’homme qui a réussi à sauver Nissan. En 13 ans, Louis Schweitzer a complètement transformé Renault: de constructeur national, Renault est devenu un groupe mondial, présent sur tous les continents grâce à son allié Nissan.
Il restera cependant président d’honneur et président du conseil d’administration du groupe.