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Affaire des Motorgate : une plainte collective contre Renault

Ils sont 1789 automobilistes à déposer une plainte au pénal lundi 5 juin contre Renault-Nissan. L’avocat estime que les véhicules achetés avaient "un moteur vicié dans le sens où il y a un défaut de conception qui fait qu'il surconsomme de l’huile ».
Affaire des Motorgate : une plainte collective contre Renault
Par le 02/06/2023

Des milliers de clients vont déposer plainte contre Renault. Tout part de l’achat d’une voiture auprès du constructeur Français, qu’elle soit logotée au losange ou même Dacia mais également de la marque Nissan. Ils sont 1 789 a aller déposer plainte au pénal contre le groupe Renault-Nissan devant le tribunal correctionnel de Nanterre dans les Hauts-de-Seine lundi 5 juin. C’est ce qu’a indiqué Maître Christophe Lèguevaques ce jeudi, après l'avoir déjà signalé le mois dernier lorsque la justice avait demandé à Renault de fournir des documents.

« À ce jour, 1789 personnes ont décidé de saisir le procureur de la République de Nanterre pour tromperie aggravée, pratiques commerciales trompeuses et mise en danger de la vie d’autrui », explique Christophe Lèguevaques, l’avocat de personnes voulant attaquer la marque Française en justice. Pour ses clients et lui, Renault « avait connaissance des vices de ces moteurs depuis 2015 » et a quand même dissimulé ces informations, « ce qui justifie une plainte au pénal ».

L’avocat représente actuellement des automobilistes qui se sont procurés ces véhicules avec un « moteur vicié dans le sens où il y a un défaut de conception qui fait qu'il surconsomme de l’huile », poursuit maître Lèguevaques. Un défaut qui fait que « l'huile va se mélanger à l’essence ». Le tout va « générer des déchets carbonés qui vont s'agglutiner dans les soupapes et au bout de 40 à 80 000 kilomètres, une ou deux soupapes vont casser », se permet-il d’ajouter.

Ce problème se traduit généralement, « par une perte de puissance à 130 km/heure sur l'autoroute et tout d'un coup votre moteur casse ». Les conséquences sont alors très rapides, la vitesse baisse « à 50 ou 60 km/heure ». Pour l'avocat, c’est un événement « extrêmement angoissant pour le conducteur qui ne comprend pas ce qui lui arrive en essayant de se rabattre sur le bas-côté et d'éviter les véhicules qui arrivent vers l’arrière ».

Pour Renault, 93 % des cas identifiés ont bénéficié d’une prise en charge

C’est le moteur 1.2TCe qui est au centre de toutes ces plaintes. « Produit entre octobre 2012 et juin 2016 », il est présent sur plus de 130 000 voitures françaises selon les informations divulguées par Renault. La précise néanmoins que « moins de 10% » de ces moteurs « ont pu rencontrer un phénomène de surconsommation d’huile ». Au niveau européen, ce sont 400 000 véhicules environ qui utilisent ce moteur, c’est en tout cas ce qu’assure Christophe Lèguevaques. Chez Renault, on le retrouve sur les Mégane III et IV, des Captur ou encore des Clio, ou sur des Dacia Duster et Lodgy. Côté Nissan, le 1.2TCe a été placé sur des Qashqai ou des Pulsar.

« Nous avons pu démontrer que Renault connaissait ce vice du moteur depuis 2015 et que Renault continue de nier ». La plainte sera ainsi déposée pour « tromperie », parce qu’ils « ont vendu à des consommateurs des véhicules équipés d'un moteur qui pouvait casser à tout moment sans leur dire », détaille Christophe Lèguevaques. Les conducteurs, eux, ont l'impression « d'avoir subi une mise en danger de la vie d’autrui ». Les 1789 plaignants demandent donc « qu'une enquête pénale soit ouverte pour faire toute la vérité sur cette pratique, et que Renault soit sanctionné » pour « obtenir une réparation pécuniaire convenable pour les personnes qui ont subi ce risque », continue maître Christophe Lèguevaques.

Approché par nos confrères de Franceinfo, le groupe Renault indique qu'il n’a « jamais cessé et continue d’examiner les demandes qui lui sont adressées » et mis en place, en plus d’une réponse technique, une prise en charge financière. Aujourd'hui, « 93% des cas clients identifiés ont bénéficié d’une prise en charge », proclame le constructeur. « Renault Group rappelle que le véhicule reste sûr et conforme à la réglementation et que les systèmes de sécurité demeurent disponibles et actifs pour protéger ses passagers ». 

A noter que Stellantis pourrait également être visé par une plainte collective pour un problème similaire de surconsommation d'huile sur son moteur 1.2 PureTech.


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