Les ZFE font désormais partie de l’histoire ancienne

Le 28 mai dernier, comme prévu depuis quelques semaines déjà, les députés de l’Assemblée Nationale ont voté une loi pour l’abrogation des ZFE. Pour autant, le 17 juin dernier, les députés issus du camp du président Emmanuel Macron ont tenté de voter contre le projet de loi de simplification qui signait la fin de ces ZFE. Heureusement pour les automobilistes, n’ayant pas la majorité à l’Assemblée, cette tentative désespérée a échoué, ce qui signe donc la fin des ZFE.
Une bonne nouvelle également pour l’écologie.
La fin de ces ZFE est une bonne chose pour les automobilistes les moins aisés ou qui ne voulaient pas changer leur voiture. Désormais, finies les restrictions pour aller dans certaines grandes villes. Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour l’écologie. Car dans les faits, ce règlement poussait à acheter un nouveau véhicule et à abandonner l’ancien, qui serait parti dans d’autres pays du monde et qui aurait toujours autant pollué.
Une démarche qui poussait à consommer, et donc à produire, entraînant par là une forte pollution, que ce soit pour la production de la tôle, son acheminement, l’extraction des terres rares pour les batteries et moteurs (voitures électriques ou hybrides), la production des blocs en fonte, et bien sûr, l’électronique qui foisonne sur les voitures modernes.
On pourra toujours dire que la pollution atmosphérique, et donc la santé publique, est la grande perdante. C’est assez faux. Car dans les faits, celle-ci est multifactorielle, et ne concerne qu’assez peu les émissions provenant du pot d’échappement de nos voitures : pollution de combustion due aux centrales à charbon venant des pays étrangers principalement, incendies de forêts (notamment dernièrement, ceux provenant du Canada), émissions des usines, émissions de pesticides issues de l’agriculture, émissions de particules issues du transport (freinage, pneumatiques, etc.), combustion liée au chauffage en hiver, etc. À Marseille, par exemple, l’activité des navires de croisière représente la première source de pollution, très loin devant les activités liées à l’automobile.
Une catastrophe pour les constructeurs automobiles ?
Si l’écologie ne s’en portera finalement que mieux (un comble pour une loi qui était censée lutter contre la pollution de l’air), ainsi que le portefeuille des automobilistes, en revanche, les constructeurs ont de quoi faire grise mine ainsi que les sociétés de crédit auto.
Car en poussant artificiellement à la casse (ou plutôt à l’étranger) des millions de voitures, l’État promettait ainsi un volume de commandes quasi assuré aux constructeurs automobiles. Or, la fin de la mesure signe automatiquement un ralentissement des commandes. Et sachant que le marché automobile n’est actuellement pas en grande forme avec de fortes baisses depuis le début de l’année, on peut, sans trop se tromper, avancer l’idée que le secteur se prépare à des années sombres. Certains avancent d’ailleurs que le départ surprise de Luca de Meo de Renault vers le secteur du luxe (qui ne connaît pas vraiment la crise) aurait été partiellement motivé par une conjoncture peu favorable à l’automobile dans les années à venir.
En attendant, les villes vont devoir retirer tous les panneaux déjà installés. Des frais engagés inutilement, qui restent à la charge des administrés, bien sûr.