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Qu’est-ce que les moteurs à combustion hydrogène (HICE) ?

Depuis deux ans, Alpine travaille sur des motorisations à hydrogène, mais contrairement à Renault et à Toyota, il reste sur la bonne vieille technologie du moteur à explosion, où l’hydrogène remplace le carburant. Mais comment est-ce possible ?
Par le 30/10/2024

L’hydrogène, tout le monde en parle depuis de nombreuses années. Vue comme une technologie du futur, elle tarde cependant à se démocratiser. Mais quand on parle d’hydrogène, on pense bien sûr à la pile à combustible, qui va permettre de générer de l’électricité afin d’alimenter un moteur électrique, comme c'est le cas sur le nouveau Master hydrogène. Mais il existe une autre technologie appelée HICE, c'est-à-dire les moteurs à combustion d’hydrogène.

Chez Alpine, la voie technologique qui a été choisie. Sur son concept car Alpenglow Hy6, Alpine annonce ainsi un moteur V6 bi-turbo de plus de 700 ch. mais ne carburant pas avec de l’essence, mais de l’hydrogène. Comment est-ce possible ?

Un fonctionnement identique au moteur à combustion classique

Techniquement, le fonctionnement du moteur est quasiment identique et comporte aussi les mêmes pièces en mouvement : pistons, cylindres, vilebrequin, bougies, arbre à cames, injecteurs, etc. Le principe est également le même à savoir une explosion va venir pousser les cylindres et ainsi entrainer les roues via le vilebrequin puis le volant moteur.

Dans un moteur essence, l’explosion se fait grâce aux propriétés inflammables de l’essence. Dans un moteur à hydrogène, c’est exactement la même chose, sauf, que l’hydrogène, un gaz hautement inflammable, n’a pas tout à fait les mêmes propriétés et nécessite aussi plus d’air. Les différents éléments doivent aussi être renforcés du fait de la puissance de l’explosion, comme les soupapes, les bougies ou les cylindres. Quant aux injecteurs, ils sont par ailleurs spécifiques, tout comme les bobines qui doivent débiter un courant plus important.

Une mise au point compliquée, mais une réelle avancée pour l’environnement

Cette technologie est connue depuis plus de deux siècles. Mais sa mise au point s’avère compliquée, à cause de son pouvoir inflammable bien plus important, provoquant un risque d’explosion trop tôt. C’est notamment ce qui explique que jusqu’à présent, beaucoup de constructeurs s’y sont cassés les dents. Mais avec la nécessité de se passer de moteurs à carburants fossiles, les recherches reprennent, car ils pourraient être une excellente solution dans le cadre de la transition écologique. À condition bien sûr que l’hydrogène soit produit par de l’électricité dite “verte”, c'est-à-dire générée à base de ressources renouvelables.

Elle présente en effet de gros avantages. En termes de performances, l’hydrogène est bien plus efficient tandis que d’un point de vue écologique, les avantages sont nombreux avec particulièrement l’absence de rejets de CO2 et de monoxyde de carbone. En revanche, ce type de motorisation rejette tout de même de l'Oxyde d’Azote (NOx), mais dans une quantité bien moindre que les moteurs thermiques classiques. L'hydrogène se pose ainsi comme une alternative crédible aux carburants fossiles, au E85, au GPL et bien sûr, à l'électrique.

Son arrivée en série n’est cependant pas pour tout de suite. Mais chez Alpine, on ne s’interdit pas qu’un modèle ainsi motorisé soit proposé en série au-delà de 2030, tandis qu’en compétition, comme en endurance ou en Formule 1, l’hydrogène pourrait bien arriver plus vite que prévu. De quoi faire revenir Renault dans la compétition reine du sport automobile dans quelques années, malgré l'annonce récente de son départ ?

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