La marque Renault Sport de retour ?

À peine nommé, il y a près de cinq ans, Luca de Meo a voulu repositionner les différentes marques du groupe. Dacia devait quitter le low-cost pour se positionner sur l’entrée de gamme et en profiter pour augmenter ses tarifs, Renault devait monter en gamme, tandis qu’Alpine devait occuper le marché des sportives et des GT.
Cette stratégie a, de facto, provoqué la fin de l’équipe Renault F1, remplacée par Alpine F1, avec le succès que l’on connait… alors que Renault restait seulement le motoriste. Dans le même temps, les modèles sportifs (Clio RS et Mégane RS) ont terminé leurs carrières sans qu’une suite ne leur soit donnée, la faute à un malus quasiment aussi élevé que le prix de la voiture, rendant leur vente impossible, sans oublier le prix de l'assurance qui a fortement grimpé. Un problème que n'avait pas l'Alpine A110 qui, grâce à un poids réduit, était affichée avec un malus écologique encore acceptable.
La marque Renault Sport s’est ainsi éclipsée sur la pointe des pieds il y a deux ans après l’arrêt de la Mégane 4 RS Ultime.
La Mégane 4 RS Ultime a été la dernière voiture siglée Renault Sport en 2023
Un retour inattendu de Renault Sport, vraiment ?
Bien que l’on sache parfaitement qu’une marque ne meurt jamais réellement -les exemples sont nombreux (Abarth, Lancia, Bugatti et même… Alpine)- la marque Renault Sport semblait mise aux oubliettes.
Pourtant, quand Renault a confirmé la commercialisation prochaine de la délirante Renault 5 Turbo 3E de plus de 550 ch., les ingrédients paraissaient réunis pour que Renault Sport puisse revivre aux côtés d’Alpine, sur un créneau un peu différent malgré tout, comme elle l’a toujours fait, à savoir des modèles de grande série, dérivés en version sportive.
En marge du Salon de Munich, Fabrice Cambolive, n°2 du groupe Renault, a confirmé à Autocar qu’un retour de Renault Sport était à l’étude, seulement deux ans après l’avoir mise de côté. Il a même promis que la marque allait faire des “propositions” dans les douze mois qui viennent.
Une Mégane RS et R5 Turbo ?
Dès lors, on peut donc imaginer le retour d’une Mégane RS. D’une puissance maximale de 220 ch. actuellement, le restylage prochain de la Mégane pourrait être l’occasion de proposer une version plus puissante en ajoutant, par exemple, un moteur sur le train arrière, une chose désormais classique sur les voitures électriques, que Renault maitrise parfaitement.
La R5 Turbo 3E est commercialisée à plus de 150 000 €
La concurrence s’organise d’ailleurs pour proposer des voitures électriques puissantes. C’est bien sûr le cas d’Alpine avec ses A290, A390 et la future A110, ou Cupra, mais aussi de Peugeot qui a confirmé l’arrivée d’une Peugeot e-208 GTI. Dans ces conditions, il semble compliqué pour Renault de rester les bras croisés.
En revanche, l’abandon du moteur de F1, remplacé par un bloc Mercedes, sonne clairement comme une fausse note. Mais cela pourrait n’être que temporaire, car si des moteurs plus simples et moins couteux reviennent d'ici à quelques années, la marque française pourrait bien rouvrir la porte pour là aussi faire son retour dans la catégorie reine du sport automobile. À l'inverse, le retour de Renault à la place d'Alpine n'est pas à l'ordre du jour.