Le ralentissement du marché auto français se confirme
[ 01/06/10 - 10H13 - actualisé à 15:10:15 ]
Après la faible progression d'avril, les ventes de voitures neuves ont chuté de 11,5 % en mai. PSA recule de 13,1%. Renault progresse sauvé par Dacia.
Après un sérieux coup de frein en avril (+1,9 % sur un an contre +18 % en mars), les ventes de voitures neuves ont confirmé le net ralentissement du marché automobile français en reculant pour la première fois depuis avril 2009 .
Et quel recul ! : -11, 5%, à 186.337 unités le mois dernier dans l'Hexagone par rapport au mois de mai 2009, selon les chiffres en données brutes publiés ce mardi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
A nombre de jours ouvrables comparables (19 jours en mai 2010 et 18 jours en mai 2009), le décrochage est plus marqué encore : -16,1%.
Un décrochage particulièrement accusé par PSA en baisse de 13,1% alors que le groupe Renault parvient encore à progresser de 13,8% mais grâce essentiellement au dynamisme de sa marque roumaine Dacia qui, avec 10.258 voitures vendues progresse de 2009 % sur un an le mois dernier et talonne désormais de très près Volkswagen, toujours première importée dans l'Hexagone. Mais de peu.
Grâce au maintien de la performance Sandero (dont les volumes ont été multipliés par 4) et le succès du lancement de Duster, Dacia s'octroie ainsi 5,5% du marché.
La marque Renault en revanche, se replie de 1,7 % en volume, résistant toutefois mieux que ses rivales Citroën (-13,9 %) et Peugeot (-12,3 %).
Dans leur ensemble, les marques françaises chutent ainsi de 8,8 % en mai en volume. En parts de marché en revanche, elles progressent de 1,5 point à 55 %, car les marques étrangères accusent encore plus visiblement l'essoufflement des ventes.
Dans leur ensemble, ces marques étrangères reculent en effet plus que le marché (-14,4 %). Excepté Dacia et l'allemand BMW, en hausse de 5,9 %, toutes les marques affichent en effet des ventes en retrait voire en nette dégringolade comme le groupe japonais Toyota : -45,5 % (Toyota +Lexus) .
En cause : évidemment la disparition progressive de la prime à la casse. Une prime ramenée de 1.000 euros l'an dernier à 700 euros au 1er janvier (avant de diminuer encore à 500 euros au 1er juillet) et qui avait considérablement gonflé les prises de commandes en fin d'année dernière. D'où des ventes (pour l'essentiel liées à ces prises de commandes) encore en progression de 7,2 % en cumul à fin mai.
Mais depuis les prises de commandes n'ont cessé de ralentir. « Sur ce mois, on estime que les prises de commandes seront en baisse entre 9 et 15 % », reconnaît Philippe Van der Meulen, directeur général de Saab France.
Principales victimes de ce ralentissement : les petites voitures jusqu'alors essentielles bénéficiaires des primes à la casse. «Quasiment tous les constructeurs voient leur entrée de gamme baisser», confirme François Roudier, porte-parole du CCFA, alors que, selon lui, «le milieu de gamme remonte, chez les Français en particulier», grâce aux modèles Peugeot 3008, Citroën DS3 ou Renault Mégane.
Cette tendance s'observe notamment sur «les commandes de professionnels (qui) repartent», estime-t-il
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« En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis. »
Winston Churchill