General Motors décide de fermer Saab
Le constructeur américain n’a pas réussi à trouver un repreneur pour sa filiale suédoise.
L’ancien joyau de la Couronne suédoise va disparaître. L’américain General Motors n’est pas parvenu à trouver un accord avec le dernier candidat à la reprise de Saab, le constructeur néerlandais de voitures de sport Spyker. La fermeture de Saab est un électrochoc pour les 3 400 salariés du deuxième constructeur suédois. Au total, plus de 8 000 personnes pourraient perdre leur emploi en Suède, en comptant les fournisseurs ou les concessionnaires. Une «triste nouvelle» pour le gouvernement suédois, qui ne compte cependant pas intervenir pour sauver Saab.
De son côté, la Banque européenne d’investissement (BEI) semble avoir été réticente à l’accord d’un prêt qui aurait pu faciliter la transaction.
Il y a encore quelques mois, Saab pensait imminente sa reprise par le constructeur de modèles de luxe Koenigsegg, en partenariat avec le chinois Baic. Les négociations ont échoué en novembre. Baic se contentera de reprendre certains droits de propriété intellectuelle de Saab, sur les versions actuelles des berlines 9-3 et 9-5, pour les fabriquer sous son label.
Vingt ans de pertes
C’est un pan de l’histoire de la Suède qui s’effondre. Fondé en 1937, Saab avait connu son heure de gloire dans les années 1980, grâce à un design décalé et à des innovations comme le turbo. Les difficultés sont apparues rapidement. Après trois ans de pertes, GM achète 50 % de Saab en 1990, puis le solde dix ans plus tard. En vingt ans, le suédois n’a gagné de l’argent qu’une fois.
Saab, qui représentait 1 % des ventes mondiales de GM, était le cadet des soucis de l’américain. Ce qui explique que sa gamme ait vieilli et que son style se soit affadi. Résultat, Saab n’avait vendu que 93 000 modèles en 2008. Entre janvier et novembre 2009, ses ventes ont reculé de près de 60 % en Europe. GM a déjà échoué dans la vente de sa marque Saturn, qui va également fermer. Seul Hummer a trouvé preneur avec le chinois Tengzhong. N’ayant survécu que grâce à une aide massive du Trésor américain, l’ancien numéro un mondial va comme prévu se replier sur quatre marques aux États-Unis (Buick, Cadillac, Chevrolet, GMC).
Après une spectaculaire volte-face, il conservera aussi sa filiale européenne Opel, qu’il compte rendre bénéficiaire dès 2012.