Le figaro Automobile.
La Laguna GT tourne vite
et bien
De notre envoyé spécial à Porto-Vecchio Thierry Étienne
28/03/2008 | Mise à jour : 11:03 |
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La Laguna GT possède une calandre élargie et de grandes roues. À l'intérieur, on remarquera les sièges de type baquet, recouverts d'alcantara et le volant cuir à méplat.
La Laguna GT possède une calandre élargie et de grandes roues. À l'intérieur, on remarquera les sièges de type baquet, recouverts d'alcantara et le volant cuir à méplat.
La familiale de Renault monte en gamme. Sa version GT inaugure des moteurs turbo, essence et Diesel, de 205 et 180 ch, montés dans un châssis doté de quatre roues directrices.
Quatreroues directrices, le concept n'est pas nouveau. La paternité en revient à Honda qui, en 1987, présentait un système purement mécanique pour braquer les quatre roues du coupé Prelude. Mazda, Mitsubishi, Nissan, Toyota et aussi BMW, avec le coupé 850 CSi, lui ont ensuite emboîté le pas. Mais, en 1995, l'essor des quatre roues directrices a été stoppé par l'apparition du contrôle électronique de stabilité ESP qui améliorait aussi la sécurité active, et ceci à moindre coût.
Depuis une dizaine d'années, le système 4WS, pour 4 Wheels Steering (en français, 4RD pour 4 roues directrices), n'existait plus que sur de rares coupés haut de gamme vendus au Japon. Renault a malgré tout décidé de le remettre au goût du jour, dans l'optique de dynamiser l'image par trop sage de la Laguna 3.
Le système Renault 4RD figure au programme d'une nouvelle version de la Laguna baptisée « GT ». GT, pour les amateurs de belles mécaniques, cela se traduit par hautes performances et plaisir de conduite. De fait, deux puissants quatre-cylindres 2 l turbocompressés ont été logés sous le capot de la familiale. Le premier, fonctionnant à l'essence, est une version assagie du moteur de la Mégane RS. Il délivre ici 205 ch et 300 Nm de couple. Mais, en France, l'essentiel des ventes se fera avec le second, un 2.0 dCi fonctionnant au gazole et développant 180 ch et 400 Nm de couple. Dans les deux cas, la transmission aux roues avant est assurée via une boîte manuelle à six rapports.
Confortable même en courbe
La présentation de la Laguna GT ne serait pas complète si on ne mentionnait pas ses quelques traits distinctifs. On remarque d'abord une calandre passablement élargie, de grandes roues de 18 pouces chaussées en exclusivité par Bridgestone, une double sortie d'échappement et un logo GT apposé sur le pied milieu entre les deux portes.
À l'intérieur, la touche GT concerne les sièges de type baquet recouverts d'alcantara, le volant cuir à méplat, le pédalier en aluminium ajouré, et les aiguilles rouges de l'instrumentation. Dans tous les cas, le compteur est gradué jusqu'à 270 km/h. Sur les routes corses où s'est déroulé notre essai, nous n'avons pas eu l'opportunité de vérifier si la Laguna GT était aussi véloce. En revanche, nous disposions du terrain de jeu idéal pour tester ses quatre roues directrices.
Premier constat, le développement mené en collaboration avec Renault Sport Technologies a abouti à une mise au point très fine du châssis « Active Drive » de cette Laguna GT. Le roulage est ferme sans être inconfortable et ce n'est pas la moindre de ses qualités. Quant à l'efficacité des quatre roues directrices, elle est mise en exergue par des réglages de suspensions limitant la prise de roulis et par une monte pneumatique très performante.
Gain en efficacité
Au final, à la différence de ce que l'on constate souvent au volant de tractions avant généreusement motorisées, la réponse au braquage est instantanée, la voiture s'engage sans temps mort sur la bonne trajectoire à la manière d'une propulsion. Le système 4RD accroît l'agrément de conduite et il procure, qui plus est, l'illusion que la voiture est sur des rails. Ce gain en efficacité a été mesuré par Renault qui avance que
la Laguna GT réussit le test de la baïonnette à 130 km/h, quand une Laguna classique la franchit au maximum à 110 km/h. Nous avons rarement conduit une voiture qui passe aussi vite en courbe et reste aussi confortable.
Un mot sur les moteurs. L'essence ne démérite pas, mais ses reprises sont parfois ponctuées d'à-coups et, utilisé au même rythme que le diesel, il réclame jusqu'à 6 l de plus pour parcourir 100 km. Les motoristes français accusent ici un retard sur leurs homologues allemands qui ont transféré la technologie de l'injection directe sur leurs moteurs essence. Nous vous conseillons donc le 2.0 dCi de 180 ch qui sait rester aussi sobre que silencieux. Son couple généreux et la progressivité de ses accélérations conviennent parfaitement au châssis de la Laguna qui, comme son nom l'indique, est une GT et pas une sportive. À noter enfin des prix de lancement très compétitifs pour le niveau de prestations offert par la Laguna GT.
L'essentiel des 2.0 turbo et 2.0 dCi
Moteurs : 4 cyl. turbo, essence et diesel, 1 998 et 1 995 cm³
Puissances : 205 ch à 5 000 tr/min et 180 ch à 3 750 tr/min
Couples : 300Nmà 3 000 tr/min et 400Nmà 2 000 tr/min
Transmission : aux roues avant, boîte manuelle à six vitesses
Direction : système à quatre roues directrices 4RD
Dimensions : 4 695 (break 4 803)×1 811×1 445mm
Coffre : 450 l (break 508 l)
Poids : 1472 kg (7,2 kg/ch) et 1539 kg ( 8,6 kg/ch)
Accélérations 0-100 km/h : 7,8 s et 8,5 s
Vitesses : 232 km/h et 222 km/h
Consommation : 8,2 l et 6,5 l (mixteCEE)
CO2 : 194 et 172 g/km (malus 750€)
Prix : 30 000 et 31 000€ (break Estate :+1 200€)
Disponibilité : 12 avril
BIEN VU :Plaisir de conduite, sécurité active, souplesse et brio desmoteurs à bas régime, richesse de l'équipement de série
À REVOIR :Consommation trop élevée avec lemoteur essence, pas de boîte automatique ou robotisée