Régulateur de vitesse: encore une affaire
"On a eu très peur>. Jean Pautet et Nicole Kling, originaires du secteur de Saint-Avold, sont encore sous le choc. Jeudi dernier, alors qu'ils circulaient sur l'A4 à bord de leur Renault Mégane coupé-cabriolet, ils affirment avoir été confrontés à un problème de régulateur de vitesse qui aurait pu être dramatique. "A environ 1 000 mètres du péage de Saint-Avold, j'ai voulu désaccoupler le régulateur, enclenché à 134 km/h, et appuyer légèrement sur la pédale de frein. Elle s'est enfoncée jusqu'à la garde sans effet. La pédale d'embrayage semblait également inefficace>, précise le conducteur.
"J'ai réussi par un coup violent sur le pommeau de vitesse à mettre la voiture au point mort et j'ai arrêté le véhicule avec le frein à main, à quelques mètres de la barrière>. Dès le lendemain matin, le véhicule était confié au garage Renault de Saint-Avold. Selon les propriétaires, qui n'excluent pas d'engager une action judiciaire, un expert sera prochainement mandaté. "C'est comme ça que nous fonctionnons à chaque fois qu'un problème nous est signalé et quelle que soit sa nature>, précise un responsable parisien du service presse de Renault, joint hier par téléphone. Il s'est ensuite refusé à tout commentaire, "avant de connaître le résultat des expertises>.
Le service client de la firme au losange semble cependant prendre ce genre d'incidents très au sérieux, comme en atteste le message d'accueil de son numéro Azur (0 810 40 50 60): "Vous nous contactez concernant votre limitateur régulateur de vitesse, tapez 1>. "Jusqu'à jeudi, nous n'accordions aucune importance aux péripéties mentionnées dans la presse, considérant que c'était impossible>, confie Jean Pautet qui n'est pas un néophyte en matière de régulateur de vitesse: "Je fais 100 000 km par an, dont 80 000 avec régulateur, au volant de ma Citroën C5>.
Les témoignages sur des "pannes> attribuées aux régulateurs de vitesse sur plusieurs modèles Renault se sont multipliés en France depuis le mois d'octobre 2004. Plusieurs expertises ont été commandées par la justice, dont une pour le véhicule d'un salarié des Moulins de Sarralbe (RL des 26 avril et 18 mai 2005). Aucune "défaillance> n'a encore été expliquée. Pour Renault, les dysfonctionnements relèvent jusqu'à présent d'une mauvaise manipulation. "On reste confiant en nos systèmes", conclut le chargé de communication.