Jeux de hasard et religion, incompatibles depuis toujours…
Une nonne fan de casino détourne plus de 800 000 dollars d'après l'actualité de Paridirect. Ce fait divers est loin d’être anodin, en particulier pour les différentes religions existantes qui considèrent que la pratique de jeux de hasard et d’argent est en contradiction avec la foi et les valeurs inculquées. Manque de mérite… manque de crédibilité… perte de valeurs… Explications sur ces deux pratiques incompatibles.
Pas de mérite, pas d’argent pour la religion chrétienne
Dans la Bible, si aucune interdiction n’est formellement prononcée sur les jeux de hasard ou d’argent, elle n’est pas pour autant « recommandée ».
La raison ? Elle s’articule autour de trois point : l’envie, l’absence de mérite et le désir…
L’envie, tout d’abord, car la religion chrétienne désapprouve l’amour de l’argent, « à la racine de tous les maux ». Ainsi, désirer devenir riche ne peut que devenir un problème…
Ensuite, l’absence de mérite, car selon la Bible, l’argent doit être gagné après avoir fourni des efforts à la hauteur de la somme en question, et non d’un simple coup de dés par exemple…
Enfin, jouer à des jeux d’argent suppose que ce gain se fasse sur le dos d’autres personnes qui, de fait, perdent. Inconsciemment, on souhaite que l’autre perde pour gagner, et cela vient violer le 10ème commandement : désirer ce qui appartient à autrui…
Une cohabitation impossible pour la religion juive
À l’instar de la religion chrétienne, les jeux d’argent et de hasard ne sont pas interdits dans le judaïsme, mais considèrent ces activités comme inconciliables avec la foi juive.
Parmi les raisons évoquées, on peut citer le gaspillage d’argent, l’éloignement de la foi, le risque de dépendance et la perte de crédibilité, voire d’honnêteté.
Ainsi, la Torah assimile les joueurs à des personnes qui fondent leur foi sur une force supérieure qui n’est pas celle de Dieu.
De plus, jouer à des jeux d’argent constituerait une perte de temps, voire d’argent, un temps précieux qui devrait être consacré au contraire à des fins plus utiles, comme le bien-être de son foyer.
Il est aussi évoqué le risque de dépendance aux jeux, qui empêcherait de se consacrer aux choses les plus essentielles de la vie.
Enfin, la parole d’un joueur est clairement remise en question puisque, par essence, il devient affecté par le vice de jeu, ce qui lui ôterait toute crédibilité.
Toutes ces raisons font que, pour le judaïsme, les jeux de hasard et d’argent ne peuvent cohabiter, puisque les jeux nous éloignent de notre foi en Dieu.
Une œuvre du Diable pour la religion musulmane
Si, pour les religions chrétienne et juive, la pratique de jeux de hasard et d’argent est désapprouvée, elle est strictement interdite pour la religion musulmane, et ce pour trois raisons en particulier : une œuvre du Diable, l’appauvrissement d’autrui et le manque de mérite.
Interdits formellement pour les musulmans, les jeux de hasard sont ainsi considérés comme l’œuvre du Diable, d’après le Coran, tout comme l’alcool par exemple. Cette considération vaut d’ailleurs également pour des jeux comme le poker, même s’il ne s’agit pas totalement d’un jeu de hasard.
De plus, comme pour les précédentes religions, le jeu implique de gagner de l’argent sans effort, ce qui ôte tout mérite à sa bonne fortune. De plus, le gain intervient forcément au détriment d’autrui, ce qui implique d’appauvrir d’autres personnes pour s’enrichir.
Une distraction trop matérielle pour la religion bouddhiste
Également interdite chez les pratiquants de la religion bouddhiste, la pratique de jeux d’argent et de hasard apparait comme un risque de distraction des valeurs mêmes du bouddhisme.
Ainsi, si cette religion s’inscrit dans la même démarche que les trois autres, elle se concentre sur une valeur différente. Ce n’est, en effet, pas l’argent qui crée la problématique, mais bien la notion de jeu.
Celui-ci peut distraire l’esprit, devenir une source de distraction éloignant des priorités et des choses essentielles de la vie, mais aussi empêchant de se détacher du monde matériel.
Pour autant, il s’agit d’une faute légère pour la religion bouddhiste.
Vous l’aurez compris, quelle que soit la religion en question, les jeux de hasard et d’argent semblent incompatibles avec la foi en Dieu et la pratique. Certaines religions y sont opposées, tandis que d’autres interdisent formellement cette pratique qu’elles jugent quoi qu’il en soit néfaste.
Des jeux de hasard et d’argent qui ont toujours fait débat
Tout au long de l’histoire, les jeux de hasard n’ont jamais fait consensus. Tout commence il y a des milliers d’années, aux alentours de l’an 3 000 avant Jésus-Christ, plus précisément dans l’ancienne Babylone. Jeux de hasard et paris étaient déjà très appréciés.
Toutefois, dès le 19ème siècle, les entités religieuses et politiques affichaient déjà leur volonté de lutter contre ce qu’elles jugeaient être un fléau. Les jeux ont ainsi fait l’objet de mesures d’interdiction, notamment dans l’Empire grec et l’Empire romain, suivis par les religions chrétiennes, juives et musulmanes, et ce partout dans le monde.