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À quoi s’attendre avec la norme Euro 7 prévue pour 2025

Prévue pour 2025, la norme Euro 7 devrait serrer encore un peu plus la vis pour le secteur automobile avec une possible fin des motorisations essence et diesel pour certains modèles. Alors à quoi s’attendre avec cette norme qui inquiète beaucoup ?
À quoi s’attendre avec la norme Euro 7 prévue pour 2025
Par le 03/06/2021

L’Europe ne veut plus de véhicules thermiques ! Avec l’entrée en vigueur de la norme antipollution « Euro » il y a tout juste 30 ans, en 1991, l’Union Européenne veut restreindre coûte que coûte les ventes de véhicules polluants, au point de viser la fin d’une ère dès 2025. Un projet plus que ambitieux car à l’échelle du monde automobile, et industriel en général, quatre années pour y parvenir est très court, trop même.

Après 30 ans de norme antipollution, visant à réduire de plus en plus les niveaux tolérés pour chaque polluant, nous en sommes actuellement à la troisième version de la norme Euro 6, à savoir la norme Euro 6d, débarquée en 2014. Les discussions ont déjà été entamées mais rien n’a encore été officialisé et pourtant, les constructeurs, et même le gouvernement français, ne cachent pas leur inquiétude à ce sujet.

Une forte baisse des seuils pour chaque polluant et du CO2 émis par les automobiles?

La norme Euro 7 dès 2025

Depuis 30 ans maintenant, la norme antipollution « Euro » impose des limites pour différents types de polluants. On retrouve ainsi le NOx (oxydes d’azote), le monoxyde de carbone (CO), ainsi que les hydrocarbures et particules fines telles que le PM10, PM2.5, entre autres.

Cette nouvelle norme Euro 7, qui interviendra à l’horizon 2025, (mise à jour : 2035 mais Renault souhaite la reporter davantage) fera logiquement diminuer les niveaux tolérés jusqu’à présent. Selon les données communiquées par le média Bild, les futures limites envisagées seraient drastiques. De 60 mg/km et 80 mg/km en NOx pour l’essence et le diesel à 30 mg/km en 2025. Pour ce qui est du monoxyde de carbone, cette nouvelle limite pourrait être comprise entre 100 et 300 mg/km, contre 500 à 1000 aujourd’hui.

Le cycle d’homologation se compliquera puisque les tests devront être effectués dans des températures allant de -10 °C à -40 °C avec des altitudes allant jusqu’à 2 000 mètres. De plus, chaque véhicule devra pouvoir respecter ces nouvelles limites pendant 15 ans ou 240 000 kilomètres.

Enfin, d’autres polluants pourraient venir s’ajouter à cette norme, comme l’ammoniac ou encore les particules émises par les freins. Préparez-vous donc à rouler sans moteur thermique, mais aussi sans freins…

Des constructeurs inquiets pour leur gamme de voitures avec la norme antipollution euro 7

L’arrivée de cette norme Euro 7 et de ces exigeantes règles inquiètent grandement les constructeurs et même l'Etat français, le ministre de l'économie Bruno Le Maire en tête, qui tente de négocier auprès de la commission européenne. La peur est grande que cela finisse de tuer l'industrie de notre pays. Pour le moment, cette norme est une réelle menace pour le monde automobile. Nombreux sont les constructeurs qui affirment qu’il sera" techniquement impossible" de ne plus proposer de véhicules thermiques dès 2025 et même de respecter les limitations évoquées précédemment.

Si cela semble encore loin, les constructeurs travaillent déjà sur ce projet. Chez Renault par exemple, les ingénieurs ont déjà préparé le bloc essence capable de respecter la norme Euro 7. Alors certes, cette norme aura forcément un effet bénéfique sur la qualité de l'air, et donc, sur la santé de la population ainsi que sur la consommation moyenne des véhicules, mais cela reviendrait à annoncer à tous les constructeurs d’abandonner leurs investissements sur les moteurs actuels et de placer ces blocs à la retraite, à peine 10 ans après avoir vu le jour.

Les négociations sont entamées mais une chose est sûre, cette norme sera forcément un nouveau tournant pour le secteur automobile qui n’échappera pas à une très forte baisse des seuils pour les principaux polluants.

La fin des moteurs Diesels, les motos également touchées

De plus en plus de constructeurs annoncent d'ailleurs la fin de la production de véhicules à moteur à explosion. Ce sont surtout les moteurs Diesel qui sont touchés à court terme, du fait du coût de la dépollution et de la compléxité de ces systèmes. Le Diesel sera réservé à certains modèles comme les utilitaires par exemple. Mais la fin des moteurs essence est également clairement programmée, même si à court et moyen terme des solutions hybrides ou hybrides rechargeables vont se développer. Luca De Meo l'a d'ailleurs confirmé.

Dommage car, dans la lutte contre les émissions de CO2, le Diesel était un bon choix. C'est d'ailleurs la raison qui avait alors poussé le gouvernement à favoriser ces moteurs lors de la mise en place du système de bonus/malus en France.

Mais les motos sont également impactées. Jusqu'alors, les deux roues devaient respecter une norme équivalente à Euro 6 pour les voitures (mais appelée Euro 5). Ils seront également soumis à Euro7 d'ici 2025.

Un rapide historique des différentes normes et des émissions acceptables

Euro 0 en 1991

La première norme arrive en octobre 1991 pour toutes les nouvelles voitures commercialisée et dès octobre 1993 pour les autres. Elle imposait une limite de 1 000 mg de NOx / km pour les moteurs essence et 1 600 mg/km pour le Diesel.

Euro 1 en 1992

Dès l'année suivante, pour toutes les voitures commercialisées au 1er janvier 1993, ces seuils sont abaissés. Les NOx sont divisés par deux (490mg/km en essence et 780 mg/km en Diesel) et les particules fines sont désormais limitées à 140 mg/km.

Euro 2 en 1996

La norme Euro 2 est votée 4 ans plus tard et entre en vigueur pour tous les véhicules dès janvier 1997. Le NOx acceptables pour les véhicules essence sont encore quasiment divisés par deux (250 mg/km), mais restent relativement stables en Diesel (7360 mg/km). En revanche, les particules fines en Diesel sont réduites de près de 30% (100 mg/km)

Euro 3 en 2000

En Euro 3, les constructeurs doivent désormais limiter les NOx à 150 mg/km sur les moteurs essence et à 500 mg/km sur les Diesel. Les rejets de particules fines sont divisés par deux (50 mg/km).

Euro 4 en 2005

La norme Euro 4 d'il y a 15 ans, divise encore tous ces taux par deux. Les NOx acceptés en essence et en Diesel passent respectivement à 80 et 250 mg/km tandis que les particules fines sont limitées à 25 mg/km.

Euro 5 en 2009

La norme Euro 5 s'applique dès le 1er septembre 2009 pour tous les nouveaux véhicules et au 1er janvier 2011 pour tous les véhicules. Elle met surtout l'accent sur les moteurs Diesel avec des rejets de particules fines qui passent de 25 à 5 mg/km, divisées par 5. Pour respecter cette nouvelle norme, tous les véhicules Diesel s'équipent alors d'un filtre à particules. Les NOx sont également réduits en Diesel (180 mg/km) et en essence (60 mg/km).

De l'Euro 6 en 2014 à l'Euro 6d en 2020

Le 1er septembre 2014 cette norme entre en application et un an plus tard, le 1er septembre 2015 tous les véhicules neufs doivent la respecter. Seuls les rejets de NOx sur le Diesel passe de 180 à 80 mg/km initialement, mais cette norme va évoluer au fil des années d'où les différentes appellations, qui, histoire de bien perdre les clients, sont parfois nommées différemment selon les constructeurs: Euro VI, Euro 6.2, etc.

Pour piéger les NOx tous les constructeurs adoptent alors un filtre catalytique de type SCR à base d'urée. Cette réduction des rejets d'émissions polluantes, s'accompagne également d'un contrôle technique renforcé en 2018 et 2019 afin de mieux mesurer les émissions des véhicules en circulation.


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