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La cour des comptes interpelle sur la politique de sécurité routière.

Dans un rapport publié le 2 juillet dernier, la Cour des comptes interpelle sur l'efficacité de la politique de sécurité routière. Elle rapporte notamment les défauts de la stratégie développée lors de ces dix dernières années.
La cour des comptes interpelle sur la politique de sécurité routière.
Par le 14/07/2021
Dernière mise à jour le 13/07/2021

Alors que les départs sur les routes augmentent dus aux vacances d’été, la Cour des comptes émet un rapport de 238 pages révélant les hauts et les bas de la politique sécurité routière lors des dix dernières années. Les auteurs considèrent qu’il faut régler la mire concernant les comportements sur la route, sur les véhicules mais aussi sur les infrastructures. La volonté est claire : il faut mettre un terme au tout-radar.

Le nombre de morts sur la route n’a pas vraiment diminué depuis 2013

Étonnement, le rapport commence par un point positif. En effet, la Cour des comptes se réjouit d'apprendre que le nombre de morts sur les routes est passé de plus de 18 000 en 1972 à moins de 3 500 morts en 2018 et 2019. Un succès donc qui proviendrait de l'efficacité de la politique de sécurité routière notamment la baisse de la limitation de vitesse à 80km/h et l’augmentation du nombre de radars. Mais ce rapport pointe un élément qui montre la faiblesse de la politique actuelle mise en place par la sécurité routière, alors que l'actualité concernant les radars se tournent vers une fin de signalisation de ces contrôles...

Depuis 2013 le nombre de morts sur la route n’a pas diminué. 40 millions d’automobilistes précise même via un graphique que le nombre a augmenté de +61 en 2018 et +66 en 2019 par rapport à 2013.

Les chiffres de la mortalité routiere
Source 40 millions d'automobilistes

Alors que le gouvernement avait annoncé plus de 400 vies épargnées chaque année grâce aux 80 km/h. Alors que pas moins de 304 mesures de sécurité routière ont été mises en place entre 2006 et 2019, beaucoup d’entre elles ont fait polémique. La multiplication des radars en tous genres ou bien la privatisation des voitures radars notamment. Ce rapport indique donc bien qu’il faut que la sécurité routière change de stratégie pour les années à venir et ainsi éviter le même nombre de décès sur la route.

Quelles solutions pour améliorer la sécurité routière ? 

La Cour des comptes suggère de changer de philosophie en s’appuyant sur la doctrine du "système sur” appliquée par les pays du Nord de l’Europe. Cette méthode fonctionne en 3 piliers : le comportement, le véhicule et l’infrastructure et si l’un d’eux est défaillant, alors les deux autres prennent le relais pour assurer la sécurité sur la route. La Cour considère que le pilier comportement est déjà en partie défaillant avec la mise en place des radars. Ceux-ci doivent être améliorés, plus performants et surtout plus autonomes pour les routes les plus dangereuses. 

Concernant les infrastructures, la Cour veut davantage s’appuyer dessus. La France pourrait prendre exemple sur la Suède (dont certaines mesures peuvent cependant être sujettes à caution) qui a simplement installé des séparateurs centraux pour diminuer le nombre de victimes sur les routes bidirectionnelles. Pour assurer la sécurité des routes bordées, les pays scandinaves décident de couper des arbres ou d’installer des glissières de sécurité. Pour les voies à double sens, ces pays ont pour solution de la construction de terre-plein, des aménagements coûteux mais qui pourraient s'avérer très utiles. Enfin pour les véhicules, l’une des solutions est le pilotage automatique, idée intéressante qui limiterait les comportements déviants au volant. 

Ce rapport de la Cour de comptes ne nous rapporte pas que des chiffres, il indique qu’aujourd’hui la politique de sécurité routière de ces dix dernières années ne fonctionne plus et que des changements doivent vite arriver pour éviter que les chiffres ne stagnent voire augmentent. Pas sur que la généralisation du 30 km/h à Paris empêchera cela...

Sans oublier que bon nombre d'automobilistes qui ont perdus tous leurs points renoncent à repasser le permis ce qui pose de réels problèmes d'assurance, un autre fléau actuel. Ces conducteurs ne sont pas pour autant dangereux, c'est même souvent l'inverse, mais en cas d'accident c'est le fond de garantie des assureurs qui entre alors en jeux. Et ce fond n'est pas inépuisable car payé par tous les assurés. Le gouvernement planche actuellement sur un possible arrêt de la perte de points pour les petits excès de vitesse. 


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