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Essai de l'Inforad CI

Essai de l'Inforad CI
Inforad fait partie des trois assistants d'aide à la conduite historiques, même s’il ne jouit pas de la même renommée que son principal concurrent, le Coyote. Pour autant, il possède ses propres qualités, mais aussi ses propres défauts.
Par le 11/09/2014

Après l’essai du Coyote NAV, un modèle haut de gamme intégrant la navigation, et l’essai de l’application Waze, voici donc le test de l’assistant d’aide à la conduite français, l’Inforad CI, en attendant que les concurrents veuillent bien nous faire parvenir leurs modèles.

Inforad

L'Inforad se présente sous la forme d'un petit boitier composé d'un écran, d’un petit HP et d’un micro, le tout « pilotable » par une petite molette, mais surtout, par une télécommande pour permettre de signaler un danger sur la route, ou d’accéder à quelques autres services qui restent secondaires, comme la réception d'appels téléphoniques ou de SMS, la mise en relation avec les services d'urgence, un service de conciergerie, etc…

Cet Inforad se positionne plutôt en milieu de gamme des assistants d’aide à la conduite, même s’il tente d’aller un peu plus loin. Ici, il n'est nul question d’'écran tactile, ou encore de navigation intégrée, ce qui se révèle être un choix plutôt intelligent pour réduire le prix. Par contre, l’absence de connexion bluetooth est clairement un manque difficilement compréhensible à l’heure actuelle.

La télécommande, une bonne idée

La télécommande est un élément sur lequel l’Inforad se différencie de ses concurrents. Dommage que la finition de celle-ci laisse sur sa faim… Si on ressent bien la pression des deux boutons supérieurs (heureusement les plus importants) permettant de signaler un danger, ce n’est pas le cas des trois du bas qui se révèlent mous et qui ont tendance à rester coincés. Mais peut-être était-ce réservé à notre modèle de test qui n’était pas neuf.

Télécommande Inforad

Prévue pour être fixée au volant, une telle installation se révèle cependant peu pratique et même gênante lors des manœuvres. Nous avons donc privilégié de la placer dans le vide poche central, afin de la prendre en main lorsque cela s'avère nécessaire, d'autant plus que sa forme permet de distinguer au toucher sur quel bouton on appui. Attention malgré tout dans ce cas, à bien pointer la télécommande vers le boitier, l’infrarouge ayant ses limites…

Nous avons apprécié cette télécommande plutôt que l’utilisation de touches ou la présence d’un (cher) écran tactile, solutions qui sont peu sécuritaires au final et qui obligent à se contorsionner pour alerter les autres usagers d’un danger.
Certaines rares manipulations avec la télécommande peuvent cependant se révéler plus compliquée, pour les fonctionnalités secondaires (3 pressions consécutives, puis une autre autre pour valider, etc…). Mais vu « l’importance » de celles-ci, nous n’en parlerons pas.

Par ailleurs, la taille peu imposante de l'Inforad (105mm par 65mm, pour une profondeur de moins de 2cm) lui permet d'être placé où l'on veut dans l'habitacle, sans être obligé de le fixer au pare-brise, même si une ventouse dite « révolutionnaire » est fournie. Cette dernière se révèle être très efficace sur le pare-brise, mais, malgré la promesse du constructeur, totalement inutile sur le plastique légèrement granuleux du tableau de bord de nos modèles, une Laguna Coupé tout comme une ancienne Clio 2 phase 2. Par contre, sur du plastique dur, ça accroche très bien.
Sur ce point, les concurrents ne font pas mieux quoiqu’il en soit…

Sur la route…

Dès l'allumage, une fois passé le très pénible (et inutile tant il devient lassant à la longue), message audio (avec une voix très synthétique) issu de la pensée unique de la sécurité routière qui laisse croire que les français sont des « bœufs » (bouclez votre ceinture, surveillez la pression des pneus, faites une pause toutes les deux heures,..), le boîtier parvient –assez rapidement, mais pouvant tout de même atteindre 3 ou 4 minutes- à accrocher un satellite, pour ne plus le lâcher par la suite.

Le petit écran du boîtier (Ecran de 3" cad 66mm par 40mm) offrant une définition de 240 * 400 pixels se révèle plutôt bien lisible, même en plein soleil. Il laisse apparaître la vitesse limitée de la route, le nom de celle-ci grâce à sa cartographie HERE embarquée (mais non visible), la vitesse actuelle du véhicule et le nombre de conducteurs aux alentours équipés du boîtier, ce qui permet ainsi de connaître plus précisément la validité des informations délivrées. Comme dit précédemment, l’interface est donc simple, lisible, et efficace.

Essai de l'Inforad CI 0Le logiciel sur certaines fonctionnalités comme la réception de message, souffre cependant d’un petit bémol avec un graphisme d’un autre temps. On se croirait en effet revenu au temps des premiers téléphones voire des premières interfaces graphiques des PC sous Linux ou Windows. C’est d’autant plus « choquant » que la présentation graphique de la partie alerte, est bien plus réussie, tout comme la configuration. Du coup, l’ensemble n’est pas homogène, avec cette impression de quelques fonctionnalités non finalisées, ajoutées là juste pour grossir la liste des fonctions et se démarquer de la concurrence. Dommage.

Du fait d'un écran non tactile, et d’une batterie de 1400 mAh, l'autonomie se révèle très bonne, environ 6 heures en fonctionnement. Mais si celle-ci venait à être vide, le câble USB et l'adaptateur allume cigare sont présents dans le pack. Au sujet du câble, signalons tout de même que l’extrémité se branchant au boitier n’est pas en microUSB comme sur les téléphones portables, mais en miniUSB, obligeant ainsi à avoir un câble pour son téléphone portable, et un second pour l’Inforad. Mais il est tout de même standard, ce qui est un très bon point !

Parmi les quelques autres petits bémols, malgré l’intégration du service EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay Service) permettant d’augmenter la précision de la la puce GPS, l'Inforad a parfois eu du mal à connaître sa position quand on longe une autre route, ou que l'on est passé sous cette dernière, amenant ainsi parfois une petite confusion. Dans ce cas, comme tout être intelligent -qui n'a pas besoin qu'on lui rappelle de boucler sa ceinture- on comprend facilement l’erreur, car une petite route départementale longeant une autoroute a peu de chances d'être « limitée » à 130 km/h… Rien de grave donc, d’autant plus que ce genre de cas reste isolé.

Une communauté trop réduite

En roulant, on remarque cependant que la communauté est plus réduite qu’avec d’autres assistants. Il n’est pas rare de voir un nombre restreints de « Vikis ». Ainsi, sur les routes aixoises et varoises, le précédent usager peut parfois être passé par là il y a plus de 20 minutes. C’est là son vrai grand défaut.

Essai de l'Inforad CI 1
4 Vikis, dont le dernier est passé ici il y a 17'', c'est pas terrible...

Les zones à radars fixes sont bien signalées et paraissent à jour, mais du coup la présence de képis n’est pas toujours signalée en province, alors que le danger est bien là, certes par pour la sécurité routière, mais pour son permis et ses finances.

Sur autoroute, ou sur des axes très fréquentés, mécaniquement, ce phénomène se réduit fortement.

Pour palier à cette communauté moins répandue, tout danger signalé (puis confirmé) par un usager, est automatiquement indiquée aux autres usagers passant par là, même si le système leur demande une confirmation. C’est simple, mais plutôt efficace.

Essai de l'Inforad CI 2
Confirmation du type de danger

Si certaines zones de danger temporaire manquent donc à l’appel, l’Inforad a par contre tendance à trop prévenir des zones à risques pour rien, comme un tournant en épingle, ou une petite route. En prime, pour être conforme avec la loi, les zones sont indiquées pendant 2 km même si un système sonore permet de mieux préciser le lieu, tandis que les zones dangereuses et les radars sont confondus. L’Inforad CI a alors tendance a toujours afficher un risque ou un danger. Et à force de crier au loup, on n’y croit plus.
Heureusement, ce phénomène peut se minimiser en réglant le niveau des alertes au minimum. Dans ce cas, seuls les dangers (et non les risques) sont affichés. Et c’est encore largement suffisant, car un danger peut tout autant être un radar, qu’un virage estimé comme dangereux… Encore une fois, la loi…

Essai de l'Inforad CI 3

Enfin, une dernière fonctionnalité consiste, sur option, à visualiser en fonction de sa vitesse, le nombre de points que l’on pourrait perdre. Si cette fonction n’a pour seul but que de faire du politiquement correct, on peut la détourner de son but premier, en la transformant en jeu. Strike, j’ai fait 12 points en 2 minutes, qui dit mieux ?

En conclusion, cet Inforad se positionne en milieu de gamme des assistants d’aide à la conduite. Avec un prix d’achat de 99 €, et malheureusement depuis peu, un abonnement de 2€ mensuels, l’Inforad CI fait son job, le tout pour un prix de revient qui reste mesuré comparé à la concurrence.

Malgré tout, du fait d’une communauté vraiment trop réduite, il sera à privilégier pour circuler sur des axes très fréquentés. Sur des routes de province, il vous faudra accepter que la fiabilité des informations soit plutôt limitée tant qu’il ne sera pas plus répandu chez les automobilistes.


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